La notion de perversion transitoire a été utilisée il y a cinquante ans à propos de l’adolescent dans un article de R. Lebovici commenté et discuté par J. Lacan dans son séminaire et ses Écrits. L’auteur montre comment elle s’est perdue dans les méandres des discussions qui sont intervenues par la suite à propos de la perversion adulte. Pourtant, elle s’impose particulièrement aujourd’hui où l’on a tendance à préjuger de l’avenir d’un sujet à partir de ses comportements d’enfant ou bien d’adolescent. On s’aperçoit qu’elle témoigne d’une difficulté à faire prévaloir certains messages sur l’expression sexuelle proprement dite et constitue un préalable à l’identification sexuelle. Le qualificatif de transitoire suffit à signifier que ce n’est pas une perversion au sens où on l’entend chez l’adulte, ce qui n’empêche pas qu’elle ait beaucoup à nous apprendre à son propos.