Quelle importance accorder à la réalité externe dans nos cures d’adolescents agressés sexuellement ? Comment s’en départir dans nos traitements orientés par la psychanalyse ? À partir d’une prise en charge groupale et d’une thérapie individuelle, l’auteur montre comment les adolescents victimes de violences sexuelles parviennent à dépasser le statut de victime plutôt que de rester enfermés dans leur souffrance ou dans un éternel ressentiment.
Les auteurs introduisent différents axes de réflexion concernant les sexualités adolescentes. Les évolutions sociétales – réseaux sociaux, place des sexualités minoritaires… – ont-elles modifié les représentations et les conduites des adolescents ? Cures, soins institutionnels et objet culturels offrent de précieux terrains pour penser, à travers le prisme de la clinique du transfert, la complexité des liens entre sexualité, violence et jeux identificatoires.
L’auteur interroge la place et la fonction de l’agir sexuel violent dans le processus adolescent. À la suite des travaux d’A. Ciavaldini où l’agir est considéré comme un « affect inachevé », il discute la contribution des violences sexuelles aux « liaisons non-symboliques » selon R. Roussillon. L’enjeu de la « figure du répondant » telle que définie par R. Kaës, émerge dans la clinique de la psychothérapie, là où vécus de violence et d’abandon dans l’enfance laissent trace de l’inadvenu de l’affect.
Adolescence, 2018, 36, 1, 109-120.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7