Un nombre substantiel d’allégations de sévices sexuels s’avèrent fausses lorsque se conclue l’enquête. Près de 35% des accusations portées dans un contexte familial ou quasi familial (c’est-à-dire les familles reconstituées) sont jugées sans fondement. Cet article est consacré aux allégations d’une adolescente de quinze ans qui s’avèreront fausses quant aux gestes attribués au père, mais qui seront néanmoins révélatrices de certaines vérités familiales. À partir de cette situation clinique troublante, nous proposerons quelques réflexions autour du “ vrai ” au sens de la sincérité de l’adolescente, du “ vrai ” au sens de la vraisemblance et de l’interprétation de la réalité, des transmissions intergénérationnelles et du passage à l’acte en tant que moment critique pour l’activité de représentation, non seulement de l’adolescente mais aussi de ses parents.
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Marie-Hélène Séguin : De l’objet absent
L’escalade du passage à l’acte autodestructeur survenant à l’adolescence est ici envisagée comme la répétition compulsive d’un trauma ou de micro traumas répétés, survenu(s) durant la petite enfance et qui a (ont) trait à l’absence de l’autre et au sentiment de vide qui en résulte. Les différentes fonctions que peut avoir cette compulsion de répétition sont examinées, notamment en lien avec la quête identitaire à l’adolescence. Finalement, l’auteur aborde la question du travail mental qui est attendu du clinicien dans le travail avec les adolescents chez qui ces enjeux sont présents, particulièrement lorsque la parole ne peut pas être utilisée à des fins de communication intersubjective.
Adolescence, 2008, T. 26, n°4, pp. 991-1001.