La sexualité reste un terrain peu exploré des études sur la transidentité. Si sexe et genre recouvrent des données hétérogènes, il est difficile de ne pas entendre des questionnements qui s’entremêlent. L’auteur s’appuie sur ce que des jeunes en transition, en fluidité de genre, ou qui souhaitent échapper aux catégories homme/femme, homo/hétero, cis/trans disent de leurs pratiques sexuelles. Comment intervient la puissance d’agir de ces corps en transformation dans l’élaboration de nos théories ?
Depuis quelques années, des jeunes de plus en plus nombreux remettent en question les frontières balisées du genre, du couple, de la sexualité : bisexuels ou pansexuels, de genre neutre ou fluide, transgenres, ils refusent les étiquettes, les fixations identitaires, pour réclamer le droit à s’inventer eux-mêmes totalement, à faire exploser les frontières entre hétérosexualité ou homosexualité, entre masculin ou féminin, entre fille ou garçon.
Le parcours de transition de la jeune Lara dans le film Girl, de Lukas Dhont, inspire une réflexion sur la représentation du corps des sujets trans au-delà des productions artistiques. Le présent article propose une analyse de cette question en l’articulant avec des travaux sur la production de récits sur la transidentité.
Adolescence, 2019, 37, 1, 157-163.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7