Archives par mot-clé : Transfert

Paola Marion : discussion 2

Cet article parle du matériel clinique présenté par Kari Hauge dans la lignée de réflexion sur les enjeux du traumatisme, de la régression et du transfert. Le traumatisme, dans ce cas, semble être lié à l’ensemble de la vie de la patiente et en particulier à son incapacité à déployer un vécu de continuité et de stabilité d’être. Cette problématique est explorée du point de vue de la répétition du traumatisme à l’adolescence et de ses manifestations dans la situation analytique.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 41-52.

Philippe Gutton : perlaborer dans la cure

Lorsque la création adolescente ne parvient pas à reconstruire le Moi-je en tenant compte de la nouveauté pubertaire, le psychanalyste doit inventer une pratique spécifique ; soit un travail de construction auquel l’adolescent est susceptible de s’identifier. Lorsque la création adolescente n’est ni partageable ni partagée, la cure doit proposer un champ commun où peut se développer une perlaboration à deux au sein de laquelle les conditions (en règle infantile) de l’impasse (breakdown) sont imaginées ensemble.

Sont travaillés successivement : – les modalités de l’intervention, en particulier leur souplesse et leur limite ; – la différence de fait que l’adolescent apporte un matériel ou non ; – le processus en jeu dans les constructions du psychanalyste en l’occurrence la sublimation qui est mise en opposition avec l’emprise de l’idéal ; – l’implicite risqué de la déconstruction dans toute suggestion imaginaire de l’analyste.

Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 747-780.

Christian Bonnet, Stéphanie Pechikoff : roman adolescent et scènes pubertaires

Nous proposons la notion de roman adolescent à entendre ainsi : l’articulation de la structure du roman familial à des scènes pubertaires, comme scènes « neuves » ou  compositions-créations, dans une dimension plus élaborative que défensive. Le roman adolescent n’est pas une simple réédition, mais bien la création d’un scénario désirant dont le mouvement exige trois temps logiques : une mise en tension des structures du roman familial ; la mise en exergue de scènes pubertaires composées de « blasons » attachés à des axes désirants ; enfin, un mouvement narratif produisant transférentiellement ce roman adolescent dans les entretiens cliniques. Les cas de Gunther et de Céleste analysent les romans, leurs formes ainsi que leurs fonctions d’élaboration et de construction psychique au service du processus adolescens. Le roman adolescent quand il se révèle sous transfert, est spécifique et se distingue du roman familial freudien par la représentativité des scènes pubertaires.

Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 787-800.

Marion Haza : la « bestiole mystique ». passage en pubertaire et psychothérapie

La pulsionnalité pubertaire agit dans la thérapie, d’une façon brutale, crue, non symbolisée. L’acting out est généré par l’émergence de nouveaux ressentis pulsionnels non encore élaborés et intégrés au Moi. La capacité créatrice de l’adolescent, portée par le clinicien, permet de sublimer la violence pubertaire et de trouver une voie de dégagement autre que pulsionnelle et sexuelle. Ici, c’est la « Bestiole Mystique » qui viendra symboliser le passage pubertaire et ses investissements.

Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 747-763.

 

Stephen Briggs, Louise Lyon : une psychothérapie psychodynamique développementale limitée dans le temps auprès d’adolescents et de jeunes adultes : origines et applications

Cet article traite des processus qui sont en jeu dans l’articulation et l’évaluation d’un modèle de psychothérapie psychodynamique limitée dans le temps auprès des jeunes (TPP-A). À partir d’une thérapie centrée sur un aspect important de difficulté ou de perturbation développementale, et dans une période déterminée, TPP-A vise à aider le jeune à retrouver sa capacité d’affronter des défis développementaux, et/ou voir cette capacité renforcée. L’article élabore des aspects clés du modèle et présente un cas de figure.

Adolescence, 2011, T. 29 n°2, pp. 415-434.

François Richard : ce que la rencontre avec l’adolescent apprend au psychanalyste

La psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ? Deux points de vue sont réfutés, celui qui considère l’adolescence comme le moment du refoulement après-coup et celui qui s’effraie d’un risque de flambée pulsionnelle en situation clinique duelle. L’histoire des élaborations théoriques sur l’adolescence introduit à une conception de la rencontre entre le psychanalyste et l’adolescent susceptible d’éclairer la pratique psychanalytique avec l’adulte.

La méthode freudienne d’interprétation du conflit pulsionnel et du transfert est applicable avec l’adolescent, ce que démontre le traitement d’une jeune adolescente présentant des troubles anorectiques et addictifs. Les fonctionnements limites y correspondent à des défenses projectives contraphobiques, le refoulement étant recouvert par le clivage.

Des hypothèses sont avancées sur les pathologies actuelles de l’adolescent et du jeune adulte (recours paradoxal à des formes d’excitation à visée désexualisante, externalisation de l’intériorité psychique) dans un contexte de « malaise dans la culture ».

Adolescence, 2011, T. 29 n°2, pp. 245-270.

Geoffroy Willo, Sylvain Missonnier : le « surgissement » cybernétique, un opérateur du transfert dans la psychose ?

Cet article reprend les étapes d’une « psychothérapie par le virtuel » auprès d’un adolescent psychotique. Au fil de son évolution, nous verrons comment l’usage d’un jeu informatique finit par se constituer comme le vecteur d’une première adresse transférentielle du psychotique sur le clinicien.

Le virtuel sera donc déconstruit à la loupe du pathologique pour révéler sa fonction de « surgissement », spécifique de ce qu’on nomme la cybernétique.

Cette fonction de surgir est triple. En premier lieu, sa contingence charge le surgissement de promesses, de nature à en espérer tout autre chose et bien plus que ce que la machine est en mesure de fournir. Ensuite, l’apparente autonomie de la machine que crée ce surgissement soulage le patient qui peut se leurrer de ne pas être à l’origine de ses représentations. Enfin, ce générateur de représentations permet de présentifier formellement le symptôme, de sorte à créer ce que Freud appelait une « force de pulsion de guérison » préparant une relation transférentielle.

Adolescence, 2012, T. 30, n°1, pp. 179-189.

Vincenzo Bonaminio : « ces angoisses ne sont pas les miennes » la lutte pour intégrer des sensations « étrangères » et des affects « inconnus »

Cet article est le fruit d’une réflexion sur les angoisses et défenses persécutrices à l’adolescence, à partir du cas d’Osvaldo, suivi en analyse durant quatre années. L’article retrace les trois premières années du traitement et montre l’action de ces angoisses de persécution dans le tissage du transfert et du contre-transfert, ainsi que leur fonction d’intégration du Soi lorsque les menaces de désintégration et d’annihilation débordent le sujet.

Adolescence 2012, T. 30 n°3, pp. 529-544