L’article se propose d’interroger l’importance de la fonction auto-informative de la sensorialité à l’adolescence dans ses articulations avec le travail du rêve, dont l’exigence de figurabilité est constitutive. La réflexion s’étaye sur le récit processuel d’une cure d’adolescente engagée dans des conduites compulsives d’attaques du corps.
Developing at long lenght the case of a young bulimic patient around mutative periods of the transference relationship and of the fruitful drawbacks of a lateral transference within the cure, I try to stress the particular and specific characteristics of her objet relation. I suggest that one should interpret the addiction to food as being the problematics of flaws in archaïc identitification processes linked to the fact that the primary cathexis were “ to identify badly ” or were “ badly identified ”. The object could thus not be intrejected but only incorporated. Hence an endless quest (addiction) not so much of the object itself but, rather, an attempt to identify “ that very ” object in order to identify oneself to it and thus be able to avoid being alienated by it.
Cet article tente d’apporter un nouvel éclairage sur la notion de subjectivation, en privilégiant la perspective des devenirs-sujet au sein des dispositifs spéculaires transférentiels. Deux séquences cliniques mettant en œuvre ces devenirs-sujet à travers la figuration onirique, puis à travers le passage par le négatif, permettent ici d’appréhender les singularités des temps identifiants.
En retraçant le déroulement de la cure d’une de ses patientes, l’auteur cherche à montrer les viscissitudes de la relation transférentielle jusqu’au moment de la déliaison analytique permettant la sortie de l’analyse. Le point de bascule apparaît dès lors que l’analyste s’attache à revisiter contre-transférentiellement les relation consensuelles de la période de latence. La patiente, entravée dans son fonctionnement depuis la puberté, consent alors à problématiser les images parentales de sa pré-adolescence et trouve une nouvelle dynamique, qui la conduit à découvrir les éléments structurels de sa personnalité. L’auteur insiste sur la manière dont l’analyste est amené à se déplacer dans la cure pour finalement adopter une position de témoin lui permettant de s’extraire du processus d’idéalisation dans lequel tendait à l’enfermer sa patiente et de faire sortir cette dernière de la situation de précarité dans laquelle l’enfermait le travail analytique. L’auteur explique dans quelle mesure, sur le plan contre-transférentiel, ses propres angoisses et l’expression de sa position parfois vertigineuse permet à sa patiente de faire la traversée de sa pré-adolescence.
Cet article indique la place de la parole, de l’interprétation et de l’utilisation du transfert dans la rencontre avec l’adolescent, en soulignant le dosage subtil et sans cesse variable à établir entre ces trois paramètres si l’on veut promouvoir un dialogue vivant et fécond avec lui.
Dans cet article les nouvelles formes de contradiction-conflits résultant des changements relatifs à la perception des limites que rencontrent de nos jours les psychanalystes dans leur pratique, sont envisagées du point de vue des notions de travail du négatif et de subjectivation, à partir de cas cliniques présentant à la fois des fonctionnements névrotiques et cas-limites. L’accent est mis sur l’importance de la rencontre avec l’adolescent dans l’adulte, ainsi que sur la nécessité d’analyser après-coup dans les cures d’adultes, la mise en place lors de l’adolescence de systèmes défensifs spécifiques empêchant l’accès aux détresses infantiles primitives. L’hypothèse d’un trouble précoce de l’identification primaire aux fondements de ces fonctionnements amène à souligner l’importance de la reconnaissance par l’analyste de ses propres résistances à son implication subjective dans la rencontre analytique et, à partir de là, à envisager les modalités de l’interprétation et du dispositif. La présentation d’un cas de “ psychanalyse de face à face ” tend à montrer que les nécessaires aménagements de la technique, ainsi qu’un rapport bien problématisé à la théorie, rendent possible un vrai travail psychanalytique avec les patients souffrant de fonctionnements limites.
L’amitié adolescente n’est-elle pas ce chemin qui mène ce dernier de l’enfance au monde adulte en passant par ce registre de l’amoitié (amour/amitié).
Les exemples cliniques de Jonathan et de JN. A. Rimbaud nous guiderons et interrogerons sur ce “ concept ” de l’amoitié adolescente qui serait une relation libidinale mais dont le but sexuel est sublimé en quelque chose par la société comme la solidarité, la justice, la fidélité.
À la différence de l’agressivité, qui vise à blesser l’autre, la haine s’attaque à l’existence même de l’autre en tant qu’objet différencié. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la destructivité dans la mesure où elle est garante d’un lien indéfectible entre patient et thérapeute. Elle est certes difficile à tolérer dans la relation transféro-contre-transférentielle mais elle ne constitue pas pour autant le danger majeur pour la poursuite d’un processus thérapeutique.
En développant largement le cas d’une jeune patiente boulimique autour de moments mutatifs de la relation transférentielle et des aléas fructueux d’un transfert latéral dans sa cure, j’essaie de mettre en évidence les aspects particuliers et spécifiques de sa relation d’objet Je propose de voir dans la problématique d’addiction et de dépendance à l’objet alimentaire des failles dans les processus précoces d’identification liées au fait que l’objet originel d’investissement serait « mal identifié » ou se serait « mal fait identifier ». L’objet ne pourrait alors être introjecté mais seulement incorporé. I1 en résulterait la quête sans fin (dépendance), non pas tant de l’objet lui-même, que d’une tentative d’identification « de » cet objet pour s’y identifier et s’en désaliéner.
L’évolution mystique de Thérèse de Lisieux est examinée à partir du modèle de l’état d’illusion (selon l’approche de D. W. Winnicott). Ce dernier défini par sa paradoxalité “ Moi, non-Moi ”, “ vivre-mourir ”, est fragile sous la menace d’une injonction paradoxale. Toute son enfance, cette menace fut mise en acte par ce que Thérèse nommait après la mort de sa mère “ ses mamans ”. Enfance fort mouvementée qui se révéla mystique lorsque à l’adolescence ses tuteurs d’illusions se condensèrent en “ maman-Jésus ”. “ Conversion ” dit-elle, transfert bientôt consolidé par sa vocation de carmélite et sa doctrine.
Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 65-88.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7