Deux modes de théorisation se partagent les faveurs des cliniciens : celui qui s’appuie sur la théorie de l’attachement et celui qui prend la sexualité infantile comme emblème de sa construction. Ils paraissent l’un et l’autre offrir des bénéfices cliniques incontestables et semblent s’opposer. Il suffit peut-être d’attendre que l’élaboration du « narcissisme des petites différences » ait fait son œuvre pour qu’une troisième forme de théorisation subsume, sous un troisième énoncé, ceux qui paraissaient contradictoires ou antagonistes. Il s’agit de désigner les modalités particulières d’intériorisation de l’expérience subjective de la relation à soi-même et à l’autre, à l’autre en tant qu’il est même et différent ; et la pousser plus avant. Peut-on penser que la manière dont sera intériorisée l’expérience subjective est totalement indépendante de celle-ci ?
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Delage Michel : l’adolescence comme processus intergénérationnel et la thérapie familiale
Ce travail présente à partir d’une observation clinique comment le processus de l’adolescence concerne l’ensemble familial et oblige les différents partenaires à un travail spécifique dont les enjeux sont bien sûr différents si on les considère du côté des parents ou si on les considère du côté de l’adolescent. Deux notions aident à comprendre ces enjeux : le processus de séparation-individuation, d’une part, l’attachement et ses vicissitudes d’autre part. La thérapie centrée autour de ces éléments aide l’adolescent à se subjectiver en faisant la part de ce qui relève d’une transmission entre les générations. Dans ces conditions, la thérapie familiale constitue souvent une première étape préalable à un travail individuel davantage centré sur le monde interne de l’adolescent.