Archives par mot-clé : Sublimation

Philippe Gutton : la trace pubertaire

L’expérience pubertaire est installée a une place centrale dans la cure d’adulte. Elle constitue la trace à partir de laquelle le rêve et le travail psychique adolescens se développent. Lui affirmer-confirmer une valeur innovante pour la retrouvaille de la sexualité infantile inspire les images oniriques et dans la foulée la subjectivation adolescente. Ce point de vue justifie les interventions visant à déconstruire les théories infantiles phalliques dont le caractère rigide est susceptible d’empêcher, d’étouffer le pubertaire.

Myriam Boubli, Brigitte Efrat-Boubli : la parentalité : un processus, hors confusion des langues, favorisant la croissance psychique

La parentalité peut être considérée comme un processus, en grande partie inconscient, qui partirait de fondements archaïques, primordiaux et aboutirait à la mise en place d’un lien social. Elle permet, en évitant le risque d’un système de lien parasitique, le développement des partenaires en interrelations, la triangulation œdipienne et la construction d’une identité sexuée. Au niveau le plus organisé, le processus de parentalité favorise l’accès, par la sublimation, à la socialisation et à la créativité.

Maurice Corcos, Emma Sabouret, Denis Bochereau : sublimations à l’adolescence “ de bruit et de fureur ”

Le rap comme art et voie sublimatoire, au même titre ou à l’instar de l’activité intellectuelle ? Cette création sonore et scénique, forme nouvelle d’expression, d’échange ou de communion, apporte à qui veut l’entendre une possibilité supplémentaire de rencontrer la psyché adolescente contemporaine. Économes de perspectives sociologiques, nous approfondirons plutôt les enracinements corporels et soulignerons les potentialités élaboratives du rap. Reste que ses voies, méandres, oscillations, bifurcations et trajectoires diffèrent et s’éloignent, irréductiblement sans doute, de celles des générations précédentes.

Notre univers reste cependant commun ; de plus en plus interconnecté, enchevêtré, interpénétré. Ère formidable, où l’ado est de plus en plus dans l’adulte, davantage qu’ailleurs.

Jean-Yves Le Fourn : l’“ amoitié ”. de Jonathan à JN. A. Rimbaud

L’amitié adolescente n’est-elle pas ce chemin qui mène ce dernier de l’enfance au monde adulte en passant par ce registre de l’amoitié (amour/amitié).

Les exemples cliniques de Jonathan et de JN. A. Rimbaud nous guiderons et interrogerons sur ce “ concept ” de l’amoitié adolescente qui serait une relation libidinale mais dont le but sexuel est sublimé en quelque chose par la société comme la solidarité, la justice, la fidélité.

Brigitte Haie : la création chez l’adolescente : l’assignation de la sublimation au registre du fantasme

Cet article tente de mettre en évidence la fonction de la sublimation comme création pour parer à l’impossible du rapport sexuel chez l’adolescente. Il s’agit d’une part, de revisiter ce concept à partir de la théorie freudienne puis de l’apport lacanien en ce domaine et, d’autre part, de saisir son articulation au fantasme et ses points de divergence.

Jean-Michel Porret: Devenir de la sublimation et de l’ idéalisation

Cet article examine successivement: 1) les effets que le processus d’adolescence provoque, lors de la survenue de la puberté, sur les sublimations et les formations d’idéaux de la période de latence; 2) les risques les plus fâcheux auxquels ces effets peuvent conduire; 3) les issues les plus favorables résultant de l’élaboration de ces mêmes effets. Dans ce dernier cas, tant le dépassement de Œdipe génital de l’adolescence que la création de nouvelles sublimations ne pourraient être assurés par l’ensemble constitué par le surmoi, le refoulement et les identifications (masculines et féminines). Ils nécessiteraient encore l’intervention d’un type particulier de désinvestissement dont les modalités d’action sont étudiées.

Jean-Marc Talpin: Narcisse et Pygmalion ou le décollement esthétique

Narcisse meurt de la contemplation de sa propre image ignorée comme telle, Pygmalion crée une statue afin d’éviter la rencontre adolescente avec son propre sexe et avec le sexe de l’autre mais il s’éprend de son oeuvre qu’il parvient à faire transformer en femme.

L’écart entre ces deux personnages met en jeu le décollement esthétique, les capacités de symbolisation à l’adolescence dans le registre des œuvres de culture et d’art; qu’elles soient créées ou reçues, elles offrent à l’adolescent, par leur matérialité et par leur structure propre, un cadre pour la mise en travail de ses processus psychiques. Cet écart interroge aussi la place des pulsions partielles à l’adolescence en référence à la sublimation et à la génitalité ainsi qu’à la bisexualité psychique.

Silke Schauder : du temps de l’œuvre à l’œuvre du temps. quelques notes sur camille claudel (1864-1943)

L’article présente une discussion du processus créatif chez Camille Claudel et des relations complexes qu’entretiennent ses œuvres avec le temps. Dans un premier temps, l’auteur souligne la sensibilité toute particulière de cette artiste au temps. Dans un deuxième temps, huit de ses œuvres sont présentées et analysées en fonction de leur rapport spécifique au temps.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 389-421.

Marthe Coppel-Batsch : Artemisia Gentileschi (1593-1653). sexualité, violence, peinture

Artemisia Gentileschi est une femme peintre du début du XVIIe siècle, très influencée par Le Caravage qui était un ami de son père : Orazio Gentileschi.

En 1612, Orazio, s’estimant atteint dans son honneur, porte plainte pour viol contre l’amant de sa fille. Artemisia avait alors dix-neuf ans. Les actes de ce procès ont été conservés. Ils donnent à voir la violence qui régissait les relations entre hommes et femmes à cette époque.

Depuis les années 50, Artemisia a mobilisé l’intérêt des féministes en Italie et aux USA. Biographies, articles, expositions, romans et film sont apparus, évoquant son histoire.

Ce texte analyes trois œuvres d’Artemisia. Judith et Holophern, qui permet d’imaginer comment Artemisia se situait par rapport à la sexualité de son époque. Yaël et Sisera, qui, peut-être, parle indirectement de ses relations avec son père. Lucrèce, enfin, que l’on peut regarder comme une confidence.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 365-387.

Jean-Baptiste Lecuit : la mystique, entre régression et passion sublimatoire

Cet article montre comment la réduction freudienne de la mystique à une régression au narcissisme primaire peut être relativisée et prolongée par la prise en compte de la dynamique sublimatoire animant certaines grandes figures mystiques, et de la dimension amoureuse interpersonnelle de leur vie de foi. Il expose la compréhension de la mystique par Freud, dans sa différence avec la religion, et prend en compte l’apport d’auteurs contemporains comme C. Parat, S. de Mijolla-Mellor ou A. Vergote.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 143-157.