Sur la base d’une expérience sensible et prolongée au contact de patientes-détenues « radicalisées », l’affiliation idéologique jihadiste est envisagée comme seul recours pour ces jeunes femmes de panser les blessures d’une histoire familiale accidentée. Une fois captivées par cette dogmatique idéaliste, elles semblent dépossédées de leur activité de pensée et de l’essence même de leur subjectivité, jusqu’à fusionner avec l’idéal sacré et la doctrine radicale.
C’est souvent à l’adolescence que les grands sportifs sont repérés. Dès qu’ils acceptent de s’engager dans cette voie, leur corps est soumis à un entraînement intense les amenant à dépasser les limites du normal. Ces jeunes gens s’oublient parfois. Ne parvenant pas à exprimer et faire entendre verbalement leur mal-être, c’est au travers de leurs corps, au travers d’une blessure parfois traumatisante que leur subjectivité peut parvenir à s’exprimer.
De façon dominante, les « jeunes des quartiers populaires » représentent pour la société et ses représentants un risque social. Ils sont appréhendés comme une entité globale sur le registre du déficit social ou du danger. Dans cet article, nous montrons comment cette posture des institutions et de leurs représentants a pour effet de mettre à distance l’inquiétude des adultes mais aussi les relations subjectives avec les jeunes. Afin de retrouver une confiance et de créer de nouveaux processus de subjectivation des jeunes, nous proposons, en référence aux travaux menés dans les municipalités, d’ouvrir de nouvelles perspectives de rencontres et d’action, en étayage sur leur désir de reconnaissance et d’avenir partagé.
Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 603-608.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7