L’article situe les processus tertiaires (A. Green) en tant que travail de subjectivation. Ils prennent origine dans le lien avec le premier objet subjectal, la mère. Les processus tertiaires ont deux versants intriqués : négatifs cherchant à trier dans le pouvoir des objets extérieurs (travail de l’hallucination négative) ; positifs, la créativité psychique, la représentance partagée en trois angles d’étude : l’affect, la représentation interne-externe d’objet et la représentation de mot.
Une analyse de la notion de subjectivation, selon R. Cahn (2016), est proposée à partir d’une pratique psychanalytique dans un Centre pour adolescents qu’il a créé (le Cerep). La notion d’état limite est redéfinie en référence à l’adolescence par l’incapacité d’accéder à la position de sujet de sa propre expérience psychique en termes d’être. En découle une conception renouvelée de la pratique psychanalytique qui est précisée, justifiée et distinguée de certaines dérives contemporaines.
Les parcours possibles des affects de la vie amoureuse, d’abord au temps de la naissance de l’objet, puis comme investissement de soi et de l’autre, pour se poursuivre enfin dans l’amour dit mûr, se télescopent dans les innombrables formes et dans l’intensité de l’amour de transfert. À partir de la dynamique transféro-contre-transférentielle à l’œuvre dans l’analyse d’Antonella, nous verrons comment la clinique illustre les nombreuses vicissitudes traversées par les adolescents, leurs solutions symptomatiques infinies, les innombrables souffrances de leur vie amoureuse, liées à la fidélité à l’identification primaire, à la force de ce lien aimé et haï, mais aussi, en même temps, à la réactivation des processus de subjectalisation et de subjectivation.
Adolescence 2012, T. 30 n°3, pp. 673-686
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7