This paper supports the hypothesis that the process of subjectivation resorts to a firmness of personal or artistic style when the subject is threatened by psychotic attacks, especially during adolescence. Thought and representation are then seen to intensify in the subject, but it is difficult to distinguish between the excess of melancholic consciousness, psychotic anxiety, and a type of sublimation that is fascinated by drive chaos. The paper proposes a second hypothesis regarding, inversely, the usefulness of a kind of solitude and of masochistic compromise with object and reality. A moment of psychotic crisis in an adolescent girl with a neurotic problem is presented in terms of how the quest for the distinctiveness of style curbs her breakdown. The paper then analyzes the theatrical work of the playwright S. Kane in detail; indeed, here we find an example of the paradox of a suicide that follows successful representational mastery. Finally, we discuss Freud’s ideas about masochistic destructiveness and Winnicott’s ideas about the core of the true self as being non-communication.
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Vincent Cornalba : i, net and chat
The status of the spoken word, at the onset of adolescence, translates the contradictory identity movement out of which the « I »will be constructed. The identity idem and the identity ipse constitute the two poles from which the certitude of a subjectal definition is pronounced. An «I» that the adolescent questions by upsetting the rules of language, but also by choosing particular procedures to which the new modes of communication will enable him to give form.
Using a series of selections from a treatment, the author covers the conditions of this identity work in adolescence. It is, in essence, a self-construction. Lastly, the author insists on the importance of a psychical « aimless going » for which analytical therapy will appear as the natural matrix.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 971-982.
François Richard : travail de représentation et processus psychotique
Dans cet article est faite l’hypothèse que le processus de subjectivation, en particulier à l’adolescence, recourt à la fermeté d’un style, qu’il soit de posture personnelle ou artistique, lorsque le sujet est menacé par des attaques psychotiques. On le voit alors intensifier son travail de pensée et de représentation, mais on distingue alors difficilement l’excès de conscience mélancolique, l’angoisse psychotique et un type de sublimation fasciné par le chaos pulsionnel. Une seconde hypothèse est faite concernant, à l’inverse, l’utilité d’une certaine solitude et de compromis masochistes avec l’objet et la réalité.
Un moment de crise d’allure psychotique chez une adolescente relevant d’une problématique névrotique est présenté dans la mesure où la quête de la singularité d’un style y endigue la décompensation.
Le théâtre de l’auteur dramatique S. Kane est ensuite analysé en détail, en effet on y trouve de façon exemplaire le paradoxe d’un suicide succédant à une maîtrise représentationnelle réussie.
Sont enfin discutées les propositions de Freud sur la destructivité masochiste et celles de D. W. Winnicott sur le noyau du vrai Self comme non-communication.
Roland Gori : La vérité à l’ oeuvre
Depuis Freud, la psychanalyse, tout en reconnaissant sa dette envers les poètes et les savants, joue en permanence les prérogatives des uns contre les privilèges des autres, et réciproquement, pour inscrire sa spécificité praxéologique dans les interstices des lieux traditionnels de la connaissance. La psychanalyse contribue ainsi à une interrogation tout à fait actuelle sur l’idéal de vérité et l’idéologie de la méthode dans les cultures modernes et post-modernes.
Vincent Cornalba : je, net et tchatche
Le statut de la parole, à l’orée de l’adolescence, traduit le mouvement identitaire contradictoire à partir duquel se construit le Je. L’identité idem et l’identité ipse constituent les deux pôles à partir desquels s’énonce la certitude d’une définition subjectale. Un Je que l’adolescent interroge en bousculant les règles du langage, mais aussi en se choisissant des procédures particulières auxquelles les nouveaux modes de communication lui permettent de donner forme.
À partir d’une séquence clinique, l’auteur parcourt les conditions de ce travail identitaire à l’adolescence. Il est, par essence, autoconstruction. L’auteur insiste finalement sur l’importance d’un « aller sans but » psychique dont la thérapie analytique apparaît comme la matrice naturelle.
Adolescence, 2009, T. 27, n°4, pp. 971-982.