The signature is a complex act which partakes of the trace and of its erasure. Between mimicry and self-affirmation, it allows one to approach the question of the name in the adolescent. By extension, we will explore other modes of signature in adolescence, investigating the relevance of this designation: one can reasonably wonder if it is still a signature. Who signs in adolescence ? To what degree do the various ways of expression, which are often distancing practices, come to « sign » something of the subject ? Above all, this work tries to illustrate the way in which fantasies of self-foundation can both foster and hinder the work of subjectivation, and so doing, open, or not open, the passage.
Relations between the adolescent process and one’s relationship with language are played out through a certain « remodeling » of language, by way of adolescents’ graphic inventions and their new investment of written forms. In the invention of his signature we posit an essential act of rewriting of the adolescent by himself, in other words, the acquisition of a style. It is a question of investigating the changing status of the subject in relation to the signature joined to his proper name. This no doubt involves specifying the monstrative function of the signature and the effects of its displacements. We would suggest as a line of research a study of the signature-value of the marks of the subject in their actual formations: inscriptions on one’s own body.
La signature est un acte complexe qui participe de la trace et de son effacement. Entre mimétisme et affirmation de soi, elle permet d’aborder la question du nom chez l’adolescent. Par extension, nous explorons d’autres modes de signature à l’adolescence en interrogeant la pertinence de cette désignation : on est en droit de se demander s’il s’agit encore de signature. Qui signe à l’adolescence ? Dans quelles mesures les divers modes d’expression qui sont souvent des pratiques de l’écart viennent-ils « signer » quelque chose du sujet ? Surtout, ce travail tente d’illustrer la façon dont les fantasmes auto-fondateurs peuvent à la fois favoriser et entraver le travail de subjectivation, et partant, permettre ou non le passage.
Les relations entre le processus adolescent et le rapport au langage se jouent en particulier par un certain « remodelage » du langage au travers des inventions graphiques des adolescents et un nouvel investissement des formes écrites. C’est dans l’invention de sa signature que nous situons un acte essentiel de la ré-écriture de l’adolescent par lui-même, pour le dire autrement, dans l’acquisition d’un style. Il s’agirait d’interroger le statut en mutation du sujet dans son rapport à la signature articulée au nom propre. Cela implique sans doute de préciser la fonction monstrative de la signature et les effets de ses déplacements. Nous pourrions indiquer comme ligne de recherche l’étude de la valeur de signature des marques du sujet au travers de ses formations actuelles : les inscriptions sur le corps propre.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7