Il faut qu’on parle de Kevin, roman épistolaire de L. Shriver, offre un matériel clinique interrogeant la rationalité d’une conduite meurtrière d’un adolescent tueur de onze personnes dans l’Amérique des années 80. Nous sont donnés à lire la souffrance liée au travail de maternage et éducatif – le travail maternel – ainsi que les achoppements de celui-ci qui semblent au cœur de la conduite meurtrière. C’est ainsi les liens entre violence, pensée et Kultur qui se trouvent ici réinterrogés.
Après quelques remarques portant sur la terminologie (sexe, genre, identité), un bref rappel sera fait sur la construction de l’identité de genre jusqu’à l’adolescence. Le passage d’une certaine androgynie de l’enfance à la plénitude de l’identité sexuée se fait parfois avec quelques difficultés banales ; c’est aussi le moment où l’accès possible à une sexualité complète et fécondante confirme ou développe l’orientation sexuelle. En dehors de tout trouble du développement du sexe, certains adolescents (transsexuels) ont un refus de leur sexe d’assignation, qui est leur sexe biologique, et demandent une transformation hormono-chirurgicale. Certains adolescents ont un problème d’identité de genre en rapport avec leur trouble du développement du sexe. Au sein de notre culture s’est développé un mouvement « transgenre » qui remet en question le genre et va jusqu’à refuser toute distinction de sexe, posant ainsi des problèmes qui ne sont plus médicaux, mais sociétaux.
Adolescence, 2014, 32, 1, 165-179.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7