L’article présente, chez un post-adolescent meurtrier et violeur post-mortem, les ratages du processus de création adolescente et la réapparition, sous forme d’agirs violents monstrueux, d’une sensorialité dévastée de la petite enfance. La psychopathologie structurale est insuffisante à rendre compte de ces cas. Néanmoins, la psychocriminologie psychodynamique tente de décrire un langage du corps et de l’acte, préalable à une prise en charge multidimensionnelle « incarcérée » qui permettrait que ces sujets retrouvent peut-être une part d’humanité.
L’article se propose d’interroger l’importance de la fonction auto-informative de la sensorialité à l’adolescence dans ses articulations avec le travail du rêve, dont l’exigence de figurabilité est constitutive. La réflexion s’étaye sur le récit processuel d’une cure d’adolescente engagée dans des conduites compulsives d’attaques du corps.
À la lumière de la clinique dite des états limites, l’auteur interroge un certain nombre de notions qui s’inscrivent dans la relation du corps et de la psyché, telles que perception, sensorialité, sensualité, représentation, émotion, affect et autoérotisme.
Une importance particulière est donnée à la place qu’occupe la sensualité infantile en lien avec l’instauration de l’autoérotisme, dans la mesure où la sensualité est le plus souvent confondue avec la sensorialité. Ces notions représentent encore aujourd’hui une grande part des difficultés que rencontre la recherche psychanalytique. Elles entretiennent un rapport étroit avec la mouvance pulsionnelle, mais l’opposition souvent affirmée entre le sensorio-perceptif et l’intellectuel ne se justifie plus de nos jours.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7