Adolescent sexuality has become an overriding concern : it seems essential, these days, to guard against its unfortunate consequences, the foremost of which is pregnancy. At the same time, motherhood and adolescents’metamorphosis into virtual procreators are among the favorite subjects of American television series aimed at this age group. The feminine reproductive function is presented in these series as a potentially deadly, parsitic phenomenon, a demonic force that threatens humanity. The redeeming hero is a female and the path she follows is comparable to an initiation
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Marika Moisseeff : Lolitas, or the Story of a Structural Otherness
Following the 1955 publication of Nabokov’s novel, “ physically attractive, flirtatious young girls giving the impression of ingenuous naïveté ” (Petit Robert dictionary) are indifferently designated by the terms lolita or nymphet : potential women whose bodies have yet to undergo the upheavals associated with motherhood. A nymph also designates the chrysalis of certain insects whose larvae, while undergoing a transformation into a reproductive creature, conserves its juvenile characteristics. What might be the meaning of this connection between prepubescent “ innocent ” femininity and an inferior animal such as an insect ? The analysis of certain works of science fiction may provide the key.
Marika Moisseeff : le monstre comme symbole de l’horreur maternelle
La sexualité des adolescents est devenue l’objet de toutes les attentions : il paraît essentiel, aujourd’hui, d’en prévenir les conséquences fâcheuses, au rang desquelles la grossesse occupe une place de choix. Or la métamorphose des adolescents en virtuels procréateurs et la maternité sont justement des sujets de prédilection dans les séries américaines qui leur sont destinées. La fonction procréatrice féminine y est présentée comme un phénomène parasitaire potentiellement mortel, force démoniaque qui menace l’humanité. Le héros rédempteur est féminin et sa trajectoire est comparable à un rite d’initiation.
Marika Moisseeff : les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle
Depuis la parution du roman de Nabokov en 1955, de très jeunes filles “ au physique attrayant, aux manières aguicheuses, à l’air faussement candide ” (Petit Robert) sont désignées indifféremment par les termes lolita ou nymphette : ce sont des femmes en puissance dont le corps n’a pas encore subi les bouleversements associés à la fonction maternelle. Une nymphe désigne aussi la chrysalide de certains insectes dont la larve est en train de se transformer en reproductrice mais qui conserve encore des traits juvéniles. À quoi peut donc renvoyer ce lien entre une féminité “ innocente ” prépubère et un animal inférieur tel qu’un insecte ? L’analyse de certaines œuvres de fiction peut nous en révéler la clé.