The notion of schizophrenia often features in current psychiatric publications. What does this resurgence mean? Diagnosing an illness when the first symptoms are noticed, or even before, is an approach that is all the more justified because there is an effective treatment for it. But can the issue of adolescent psychosis simply be reduced to an illness that disturbs the normal functioning of the cerebral neuro-synaptic system, without taking into account the subject, his/her history, and the changes of his/her pubertal transformation? Effectively, every adolescent’s feeling of existential continuity is threatened by a risk of breakdown or rupture representing a real psychotic threat, which can be called “pubertal psychosis.” These are expressions describing a negative potential for disorganization that the contemporary person must surmount in order to fulfill the requirements of a subjectivation imposed on each as a mark of singularity. However, this work of subjectivation, which is never totally attained or completed, cannot start or continue if the narcissistic foundations of early childhood did not provide the subject with a sufficient basis of security. In the absence of this foundation, the gendered transformation of the body and pubertal fantasy become traumatic: in such a highly uncertain context, nosographic designation usually takes the form of a stigmatization for which the adolescent is at risk, especially given that one of the strategies for standing out consists of self-destructive activities. This justifies the importance of psychotherapeutic assistance to create with the adolescent a relational history that can serve as a prototype of a familiar foothold in the absence of the possibility of a return to self.
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Raymond Cahn, Nicole Taieb-Flicstein : l’issue des traitements psychanalytiques à l’adolescence
Sont examinées, à partir de l’expérience personnelle des auteurs, les différentes issues des traitements psychanalytiques à l’adolescence, depuis la rupture jusqu’à la décision et l’élaboration de leur terminaison, avec la spécificité de leurs critères et de leurs modalités à cet âge.
Plutôt que d’authentiques fins de traitement, ce qui est à élaborer c’est la possibilité de donner à l’expérience du traitement la valeur d’un vécu suffisamment bon dans une différence acceptable par l’un et l’autre des deux partenaires. Ainsi se voit maintenue, si incertaine soit-elle, la possibilité d’un retour, en un temps et un lieu que le jeune aura faits siens.
Daniel Marcelli : psychose à l’adolescence
La notion de « schizophrénie » revient avec insistance dans les publications psychiatriques actuelles. Que signifie cette résurgence ? Dépister une maladie dès les premières manifestations symptomatiques, voire même avant, est une démarche d’autant plus justifiée qu’on dispose d’un traitement médicamenteux efficace. Mais peut-on réduire ainsi la question de la psychose à l’adolescence : une maladie brouillant le fonctionnement du système neuro-synaptique cérébral sans plus concerner le sujet, son histoire, les avatars de sa transformation pubertaire ? Effectivement, tout adolescent est menacé dans son sentiment de continuité existentielle par un risque d’effondrement ou de rupture réalisant une véritable menace psychotique, ce qu’on pourrait nommer une « psychose pubertaire ». Ce sont là des expressions destinées à décrire un potentiel négatif de désorganisation que l’individu contemporain doit traverser afin de satisfaire aux exigences d’une subjectivation imposée à chacun comme marque de sa singularité. Mais ce travail de subjectivation, jamais totalement acquis ni achevé ne peut s’engager et se poursuivre que si les fondements narcissiques de la petite enfance ont procuré à ce sujet une base de sécurité suffisante. En l’absence de celle-ci, la transformation sexuée du corps et la fantasmatique pubertaire deviennent traumatiques : dans ce contexte de haute incertitude, la désignation nosographique prend souvent l’allure d’une stigmatisation que l’adolescent risque d’autant plus de s’approprier qu’une de ses stratégies de singularisation siège précisément dans les conduites d’auto-sabotage. C’est dire dans ces conditions l’intérêt d’un accompagnement psychothérapique susceptible de tisser avec cet adolescent la continuité d’une histoire relationnelle qui constituera le premier temps d’une prise scénarisée quand manque la possibilité de reprise narcissique.