Freud nous a légué une théorie de la rivalité fraternelle à partir de son auto-analyse. Pour lui, le fraternel, c’est du paternel déplacé. Les conflits nés des rivalités fraternelles sont reliés à l’Œdipe. Lacan a montré combien la jalousie entre frères et les conflits de rivalité relèvent autant d’une identification mentale que d’une rivalité vitale. Le rival joue, en effet, le rôle d’une image identificatoire qui permet au sujet de se constituer. La question du narcissisme et, en particulier, du narcissisme des petites différences, apparaît comme centrale. Comment les petites différences remettent-elles en question le moi idéal du groupe et l’idéal transmis de génération en génération ? Comment l’origine peut-elle être partagée ? Telles sont les questions que cet article se propose d’examiner en discutant les travaux d’un certain nombre d’auteurs (ceux de Gilbert Diatkine et de Daniel Sibony, en particulier).