Le rite est un objet au carrefour des champs de l’anthropologie et de la psychanalyse. Nous serons attentif à souligner ce qui le différencie de l’habitude ou de la répétition. Le rite est un passage et une expérience. S’il est rite de passage, alors il permet des changements d’altérité et aussi de relier le sujet à la loi sexuelle et à la mythologie collective.
L’adolescence occidentale, qui tend à se généraliser de par le monde, développe des tendances à des ritualisations nouvelles à mesure que les encadrements symboliques entre rite et mythe tendent à se disjoindre. L’auteur pose la question des fonctions psychiques de la ritualité à l’adolescence.
L’adolescence est souvent considérée comme un passage. Or, dans toutes les cultures, des façons de régler et de réguler les difficultés de passage d’un statut à un autre – dont le passage adolescent – sans trop d’angoisse pour les novices et pour les adultes déjà initiés, existent.
Dans nos sociétés dites modernes, complexes et métissées le risque pour les adolescents de se perdre et de rester en marge semble plus grand.
Nous voudrions clarifier les notions de rites de passage et en rappeler la définition et les fonctions à partir de l’apport d’A. Van Gennep.
À partir d’une définition du « faire grandir » comme modalité de soutien de la capacité à investir, l’article montre, à l’articulation de l’anthropologie et de la psychanalyse, en quoi les rituels traditionnels de passage à l’âge adulte peuvent étayer la constitution du « Je » et comment, lorsque le monde extérieur peine à fournir des certitudes symboliques, des espaces d’élaboration deviennent nécessaires pour assurer cette fonction.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 135-144.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7