La situation d’un adolescent en marge de lien social, nous permettra d’interroger les réseaux numériques et la culture geek comme supports dans la relation thérapeutique. Il s’agira alors d’articuler l’interrogation de l’énigme de la rencontre de l’autre et du sexuel avec la possibilité d’une nouvelle formulation rendue possible via des espaces re-créatifs. L’accueil via les objets de culture et la disponibilité par l’écoute accompagneront l’appropriation de la limite dans ce moment singulier.
Les auteurs étudient dans quelle mesure la violence peut être facilitée par les réseaux sociaux qui promeuvent une communauté idéale dans laquelle les membres sont liés par un lien d’amour et où les différences et l’agressivité sont activement déniées. Il n’est pas question de considérer les réseaux en eux-mêmes comme une source de conflits psychiques, mais d’étudier l’effet de régression qu’ils peuvent induire sur les adolescents.
Depuis l’émergence du numérique, les représentations classiques de la sexualité se sont déplacées sur la toile. Ainsi, le porno est apparu, avec ses images de plus en plus trafiquées. Aujourd’hui, enfants et adolescents se retrouvent sans filtre face à ces images, parfois traumatiques. Comment les réseaux sociaux traitent-ils ces images pour les protéger ? Quelles sont les évolutions du porno ? Que penser de l’émergence du #porn sur les réseaux, au regard de l’entrée dans le monde adulte ?
La quête des origines dans les familles adoptives se joue principalement sur un plan fantasmatique, interrogeant l’histoire de l’enfant et de ses parents. Aujourd’hui, de nouvelles questions émergent dans un contexte de prises de contact de plus en plus fréquentes par la famille biologique, via les réseaux sociaux. Le réel vient alors faire effraction, s’imposant à l’adolescent, en dépit de son élaboration intime de la problématique des origines.
Grâce aux médias sociaux, l’adolescent expérimente sa relation aux autres et à lui-même. Parfois, ces expressions identitaires par l’image dérivent. Même si les contenus que l’adolescent partage peuvent choquer, l’hypothèse d’une « déviance » a ses limites. Ainsi, sur Internet ce qui distingue la souffrance psychique d’une publication typiquement adolescente serait la capacité du jeune à s’inscrire après-coup dans un croisement narcissique et objectal, au cœur du « désir d’extimité ».
Quelle est la place des nouvelles technologies de la communication dans le protocole analytique ? Est-il possible d’effectuer un travail analytique, voire de faire une « séance » par voie numérique alors que celle-ci est par nature à l’abri des rapports sociaux classiques et des formes de pression et de domination habituelles ? La scénographie analytique est garante de la cessation des modes panoptiques. Quelles sont les conditions « numériques » de possibilité de la cure analytique ?
Nous proposons trois représentations imaginaires, l’exil, le combat et la mascarade, comme illustrations des forces inconscientes à la source des conduites numériques des adolescents.
Les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans la vie des jeunes et dans nos consultations médico-psychologiques. En s’appuyant sur l’analyse d’un cas clinique d’une jeune en souffrance, les auteurs discutent le rôle d’Internet, des espaces virtuels et de la figure du double dans la construction identitaire à l’adolescence.
Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 381-390.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7