Transcultural consultation with immigrant adolescents who have entered France alone and have experienced trauma express the mobilization of religious reference points that help us to reflect upon the conjuncture between adolescence, trauma and religion. The patient’s reference to religion is developed through three spaces: the symbolic space of the word of the father, the space of social discourse which historicizes the subject and affiliates him with a culture, and the space of myth and universal questions which bind the individual to the group. By looking clinically at the dynamic of consultation in the cases of two young Muslim patients from sub-Saharan Africa, we are able to see the mobilization of religious feeling as a therapeutic tool.
Using two clinical cases showing how impossible de-idealization is in late adolescence, the article explores the specific nature of religious idealizations. It shows the intrinsic relation between the ideal, the need for the absolute and faith in a divine figure. The ensuing study of paths followed by three adolescents helps give an idea of an ambiguity intrinsic to the religious ideal.
La consultation transculturelle avec des adolescents migrants venus seuls en France et porteurs d’un vécu traumatique exprime la mobilisation de référentiels religieux qui permet de mieux penser l’articulation entre adolescence, trauma et religion. La référence à la religion par le patient s’élabore à travers trois espaces, l’espace symbolique de la parole du père, l’espace du discours social qui historicise le sujet et l’affilie à sa culture, l’espace du mythe et des questions universelles qui lient l’individu au collectif. Un regard clinique sur la dynamique de la consultation avec deux jeunes patients musulmans d’Afrique noire permet de considérer la mobilisation du sentiment religieux comme un outil thérapeutique.
En partant de deux cas cliniques montrant d’impossibles désidéalisations en fin d’adolescence, l’article interroge la spécificité des idéalisations religieuses. Il montre la parenté intrinsèque entre l’idéal, le besoin d’absolu et la foi en une figure divine. L’examen ensuite de trois cheminements d’adolescents aide à dégager l’idée d’une ambiguïté intrinsèque à l’idéal religieux.
Dans une première partie je propose de réfléchir à l’expérience religieuse telle qu’elle est racontée par certains adolescents lors de la célébration du « mystère ». Je rappellerai ensuite succinctement l’ordre sociétal établi par la religion. De cette confrontation entre « rite subjectif et objectif » il apparaîtra dans une deuxième partie la nécessité de situer leur rencontre au niveau plus profond qui est celui de l’altérité c’est-à-dire du lien intersubjectal. Le raisonnement suivra les témoignages de deux écrivains sur le mystère en question : celui de F.-R. de Chateaubriand et celui d’A. Gide.
Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 625-643.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7