M’appuyant sur la clinique de deux adolescents manifestant une crise œdipienne exacerbée en lien avec des perturbations précoces de la relation à l’objet primaire, le recours à la pornographie dans ses représentations et/ou dans sa pratique correspond à un processus défensif vis-à-vis de la menace traumatique de l’attirance incestueuse à l’égard de la mère et vis-à-vis de la relation génitale qui implique les enjeux de la relation à l’autre. Cette sexualité régressive et défensive concerne beaucoup d’adolescents, à des degrés divers, au début de la crise d’adolescence.
À propos de deux vignettes cliniques (l’une issue d’une psychothérapie institutionnelle, l’autre d’une cure individuelle), l’auteur s’interroge sur les enjeux sous-jacents à l’exercice d’une sexualité apparemment « libérée » chez deux grands adolescents : dépendance serrée et mutuelle à la mère, défaut d’intériorisation d’imagos parentales qui permettraient une authentique individuation. Il en souligne les conséquences psychopathologiques et thérapeutiques.
Adolescence, 2019, 37, 1, 23-31.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7