Cet article rend compte du travail psychique que les équipes instituées ont à soutenir lorsqu’elles accueillent et prennent soin d’adolescentes dont les comportements délinquants suscitent des mécanismes de résonance émotionnels et fantasmatiques particulièrement aigus. L’hypothèse est que les agirs transgressifs de ces adolescentes sont des recours à l’acte à visée offensive, défensive et figurative – qui requièrent un exigeant travail d’élaboration de la part des équipes.
Le narrateur du récit autobiographique Cousine K est un jeune homme écrivain qui retrace le déroulement de sa vie jusqu’à ce qu’il devienne le meurtrier d’une auto-stoppeuse qui lui demandait de l’aide. Nous nous interrogerons sur l’impact de plusieurs traumatismes cumulés dans l’enfance et l’adolescence (rejet maternel précoce, confrontation directe à la mort du père, emprise perverse) présidant à l’émergence d’une pulsion de cruauté. Nous ferons l’hypothèse que le recours à l’acte criminel est une recherche de triomphe sur l’objet et d’omnipotence face à la menace d’anéantissement.
Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 465-477.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7