L’auteur envisage la question d’un changement dans le langage à l’adolescence comme mise en œuvre de cette dimension mutative dont le pubertaire est tout entier l’expression. La destitution dont le mot peut à tout moment être saisi, témoignerait du manque consubstantiel à tout langage. La recherche portée par l’adolescent consisterait à dévoiler ce manque à signifier, tout en s’assurant de la permanence du registre du langage. Cette « œuvre » s’inscrirait plus généralement dans ce régime de la preuve dont autrui reste, plus que jamais, le garant. C’est par l’autre que l’adresse et sa réception seraient assurées d’une permanence, malgré ce manque à signifier.
Adolescence, 2010, T. 28, n°4, pp. 817-828.