A partir de una encuesta socio-lingüística en jóvenes originarios de Montreuil que frecuentaban los estudios de rap de la isla de Francia y de tcheliabinsk (Rusia) el autor pone en evidencia el hecho que los usos lingüísticos constituyen prácticas de acción. Ellas estarían relacionadas a una necesidad de denunciación y de expresión de palabras y de males atravesados.
Using a sociolinguistic study with youths from Montreuil and the Urals, who go to the rap studios of Île-de-France and Chelyabinsk (Russia), the author shows that their language practices are action practices. These are linked to a need to denounce and express words and wrongs they have experienced.
El rap desencadena procesos de alteración de la lengua y de la voz semejantes a los ocurridos durante el tránsito de la infancia hacia la adolescencia. En efecto, los juegos lingüísticos y vocales del rap permiten tomar distancia respecto a ciertas transformaciones fisiológicas y psicológicas. Un texto como » Poison juvénile » ( » Veneno juvenil « ), del grupo Movez’ Lang, puede entonces ser visto como la puesta en escena de una » muda de piel » : pareciera que los cantantes de rap intentan desmembrar una prosodia, un discurso, una representación de sí propios a la niñez, para imponer rítmica y metafóricamente una representación vocal desproporcionada, capaz de ocultar tras sus excesos y su carácter voluntariamente estereotipado la voz y la palabra singulares del sujeto. Se trata efectivamente de un modo de envolver y velar la subjetividad individual mediante un juego púdico y sugestivo a la vez.
El rap como arete es una vía sublimatoria al mismo titulo o al instar de la actividad intelectual. Esta creación sonora y escénica es una nueva forma de expresión de intercambio o de comunión i aporta a quién quiere oírlo una posibilidad suplementaria de encontrar la psiquis adolescente contemporánea. Economistas de perspectiva sociológica aprofundiremos mas los enrracinamientos corporales y señalaremos las potencialidades elaborativas del rap ; pero es cierto que esas vías oscilan entre las bifurcaciones y trayectorias diferentes y se alejan irreductiblemente sin duda de aquellas de las generaciones precedentes.
Sin embargo, nuestro universo es común y esta cada vez interconectado, encastrado e ínter penetrado. Era formidable donde el adolescente es cada vez más adulto y cada vez mas fuera.
What is at work with rap is very typical of what is at work during the passage between childhood and adolescence, i.e. processes of alteration of both language and voice. Hence quite a few physiological and psychological transformations can be put at a distance, masked by linguistic and vocal games of the rap.
A text, like » juvenile poison « by the group Movez’ Lang may indeed seem as representing the verbal staging of a » change of skin » : everything takes place as if the rappers wanted to dismember a prosody, a narrative discourse, a self representation specific of childhood in order to impose rhythmically and metaphorically an over-dimensioned vocal representation, very widely covering the voice and speech specific to the subject both within its excesses and its willingly stereotyped characteristic.
Indeed it thus envelops and veils individual subjectivity within a both prudish and suggestive interplay.
Rap as art and a way of sublimation, like or following the example of intellectual activity? This creation of sound and scenery, a new form of expression, exchange or communion gives anyone who’s willing to listen an additional chance to encounter the contemporary adolescent psyche. Using sociological perspectives sparingly, we will instead investigate more deeply the bodily roots and emphasize the elaborative potential of rap. The fact remains that its paths, meanderings, waverings, forking paths and orbits diverge and move away, irreducibly no doubt, from those of earlier generations.
Our world is nevertheless a shared one; more and more interconnected, overlapping, interpenetrating. A formidable era, wherein the teen is more and more in the adult, more than anywhere else.
Le rap comme art et voie sublimatoire, au même titre ou à l’instar de l’activité intellectuelle ? Cette création sonore et scénique, forme nouvelle d’expression, d’échange ou de communion, apporte à qui veut l’entendre une possibilité supplémentaire de rencontrer la psyché adolescente contemporaine. Économes de perspectives sociologiques, nous approfondirons plutôt les enracinements corporels et soulignerons les potentialités élaboratives du rap. Reste que ses voies, méandres, oscillations, bifurcations et trajectoires diffèrent et s’éloignent, irréductiblement sans doute, de celles des générations précédentes.
Notre univers reste cependant commun ; de plus en plus interconnecté, enchevêtré, interpénétré. Ère formidable, où l’ado est de plus en plus dans l’adulte, davantage qu’ailleurs.
Le rap met en œuvre des processus d’altération de la langue et de la voix, tout comme le passage de l’enfance à l’adolescence. Ainsi, certaines transformations physiologiques et psychologiques peuvent êtres mises à distance, masquées par les jeux linguistiques et vocaux du rap.
Un texte comme » Poison juvénile « , du groupe Movez’ Lang, peut en effet apparaître comme la mise en scène verbale d’un » changement de peau » : tout se passe comme si les rappeurs voulaient démembrer une prosodie, un discours, une représentation de soi propres à l’enfance, pour imposer rythmiquement et métaphoriquement une représentation vocale sur-dimensionnée – recouvrant très largement, dans ses excès et dans son caractère volontairement stéréotypé, la voix et la parole particulières du sujet.
Cela constitue donc bien une manière d’envelopper, de voiler la subjectivité individuelle, dans un jeu à la fois pudique et suggestif.
À partir d’une enquête sociolinguistique auprès de jeunes montreuillois et ouraliens, fréquentant les studios de rap d’Île-de-France et de Tcheliabinsk (Russie), l’auteur met en évidence le fait que leurs pratiques langagières constituent despratiques d’action. Celles-ci seraient liées au besoin de dénonciation et d’expression des mots ou maux vécus.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 227-234.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7