À partir de deux brèves vignettes cliniques s’ouvrant sur l’histoire de jeunes adultes dont l’un ne présentait aucun signe inquiétant durant l’enfance alors que l’autre était suivie pour une symptomatologie psychotique, nous proposons de réfléchir après-coup aux aléas du processus de l’adolescence et au rôle que cette expérience psychique a pu, ou non, jouer dans l’évolution de leur vie. Et si cette expérience psychique de l’adolescence n’était pas accessible à tout le monde ?
Comment Freud est-il devenu Freud ? Étudiant Freud étudiant, l’article examine un portrait inédit du fondateur de la psychanalyse, exhumé par une enquête biographique minutieuse recherchant constamment l’adolescent sous le psychanalyste. La discussion des principaux résultats d’un tel « pari biographique », traquant, dans Freud, l’adolescent qui l’a précédé, invite à poser de front la question : l’adolescence deFreud suffit-elle véritablement à expliquer l’adolescence pourFreud ?
Aujourd’hui, l’incongruence de genre chez l’adolescent est comme noyée parmi toutes les questions portant sur la dysphorie de genre en général. De même, force est de constater que rares sont les travaux psychanalytiques sur ce sujet. Ainsi, après une succincte présentation de l’actualité sur l’incongruence de genre chez l’adolescent, les aspects psychodynamiques de ce phénomène seront interrogés à travers des extraits de consultations, et des réflexions psychanalytiques sur le genre et l’adolescence.
La relation entre Freud et S. Ferenczi a fait l’objet de biens des travaux, notamment à partir du mouvement de réhabilitation des écrits de ce dernier. Pourtant, il existe peu d’éléments concernant la place de l’adolescence dans leur lien, malgré le « diagnostic » de troisième puberté posé par Freud à la fin de leur relation. Nous explorons leur échange pour montrer comment, dans un intense climat ambivalentiel, les positions de chacun résonnent avec leurs conflits d’adolescence.
Dans le cadre des autismes peu de travaux se sont intéressés jusqu’à présent à essayer de caractériser comment le processus adolescent agit sur ces sujets. Dans cet article, nous proposons une lecture de certains concepts fondamentaux issus de l’œuvre de Freud et Philippe Gutton concernant l’adolescence à l’aune des connaissances concernant l’autisme en se basant sur les travaux de G. Haag, R. Roussillon, D. Meltzer, M. Rhode et D. Anzieu qui permettent d’appréhender le fonctionnement archaïque.
L’adolescence est une seconde naissance, avec toute la résonance traumatique qu’elle peut induire chez les parents. De plus en plus précoce de nos jours, le début de la puberté est un moment précieux pour la prise en charge analytique d’un risque psychotique. La seconde phase, naissance symbolique à la vie adulte, doit être celle de l’intégration des agirs, de la masturbation et des limites, dans une identité ouverte à l’amour grâce au deuil de l’enfance et des objets œdipiens.
Dans le contexte de maladie grave, les spécificités propres au travail d’adolescence ordinaire se voient teintées de problématiques inhérentes au corps malade, notamment l’emprise de la dimension biologique et du caractère létal. Deux romans parus récemment permettent de saisir comment les configurations psychique et fantasmatique qui en découlent infiltrent les réorganisations pubertaires au cœur desquelles figurent les questions du sexuel, de la sexualité et des relations amoureuses à l’adolescence.
À travers l’évocation de deux patients sourds, ce texte propose de réfléchir à la subjectivation du handicap à l’adolescence. Ce processus semble étroitement lié à la capacité de l’environnement à accueillir le désir d’autonomie et l’altérité de l’enfant, à le laisser rencontrer de nouveaux objets d’amour et également des pairs. Cette condition permet au sujet de passer d’un corps potentiellement à réhabiliter à un corps désirant et d’intégrer le handicap comme partie de son être et de son histoire.
Si J. Lacan a peu abordé la thématique de l’adolescence en tant que telle, son analyse du cas Dora permet de souligner trois caractéristiques du processus adolescent : l’impact traumatique de la rencontre du désir de l’Autre, la tentative de recouvrement du sexuel par le savoir et la quête d’une stabilité identificatoire quant à une position sexuée. Cette mise en défaut du savoir à l’adolescence renvoie à l’incomplétude structurale du symbolique et à une part de réel qui ne peut pas y être résorbée.
En reprenant la question de l’adolescence comme phénomène social et subjectif avec D. W. Winnicott et J. Lacan, ce texte tente de préciser ce qui est en jeu dans ce temps-là, à savoir une articulation nouvelle de la jouissance et du corps à partir des « trois tours de la métaphore paternelle », c’est-à-dire de l’Œdipe.
Adolescence, 2016, 34, 2,251-260.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7