Cette dernière décennie plusieurs adolescents français se sont identifiés à l’idéologie violente prônée par Daesh et ont tissé des liens avec certains de ses membres. De ce fait, plusieurs d’entre eux sont suivis en psychothérapie dans le cadre d’une obligation de soin judiciaire. À partir de la prise en charge de cinq de ces adolescents, nous proposons de considérer que cette identification peut représenter une « solution radicale » face à la terreur d’être agressé.
L’étonnement et la surprise sont des moteurs de reliaison psychique. Par la prime de plaisir que ces outils techniques suscitent, ils permettent de proposer une nouvelle narration de ce qui fait problème. Ces concepts sont d’autant plus utiles qu’ils s’inscrivent dans le cadre de la puberté. Le psychothérapeute a avantage à conserver une grande capacité d’étonnement et de surprise au bénéfice de nouvelles possibilités de liaison psychique et à l’écart du risque toujours présent de l’effroi.
Les images ont une force particulière chez les adolescents et peuvent être l’expression d’une souffrance. La clinique adolescente souvent bruyante donne à voir, sans se limiter à cette part manifeste. Le recours aux images peut aussi s’inscrire dans un processus de renforcement et de sauvegarde narcissique. Le penser en image en tant qu’intermédiaire de la parole et procédé au service d’une dynamique psychique en cours de construction peut être un support du travail psychothérapique.
À propos de deux vignettes cliniques (l’une issue d’une psychothérapie institutionnelle, l’autre d’une cure individuelle), l’auteur s’interroge sur les enjeux sous-jacents à l’exercice d’une sexualité apparemment « libérée » chez deux grands adolescents : dépendance serrée et mutuelle à la mère, défaut d’intériorisation d’imagos parentales qui permettraient une authentique individuation. Il en souligne les conséquences psychopathologiques et thérapeutiques.
La découverte du psychodrame analytique individuel offre au clinicien des possibilités nouvelles dans l’accompagnement psychologique des adolescents. S’appuyant sur la vignette d’un jeune garçon en âge de démarrage pubertaire, cet article discute le lien existant entre psychodrame et jeu improvisé à deux. La réflexion porte sur la possibilité de recourir à la stratégie interprétative du psychodrame, au bénéfice d’une relation duelle entravée dans sa dynamique.
Les auteurs, à partir d’une vignette clinique, se proposent de revisiter le silence et l’inhibition du fonctionnement psychique chez les adolescents. Ils s’appuient sur le travail du préconscient dont le rôle est majeur dans le traitement des excitations et de la génitalité propre au processus de l’adolescence et tentent de l’articuler avec une théorie de la technique avec les adolescents.
Ce texte relate le suivi psychothérapique d’un adolescent abandonné-adopté-placé en institution éducative. Il aborde l’impact à l’adolescence des vécus antérieurs à l’abandon et de la capacité ultérieure des parents adoptifs et des institutions à les prendre en charge. Les étapes du processus thérapeutique et des troubles manifestés par le jeune sont décrits au travers des échanges et ajustements transférentiels qui donnent sens au suivi et à son évolution.
En revisitant des temps de psychothérapie d’une adolescente adoptée bébé, consultant à la suite d’une tentative de suicide, le processus analytique est vu comme analogue à un processus d’adoption réciproque, incluant les parents adoptifs confiant l’adolescente en thérapie. Le travail analytique favorise chez l’adolescente l’adoption de parties d’elle clivées, l’amenant à se réapproprier son histoire. Devenir adulte impliquera la possibilité de choisir ses affiliations : à son tour, elle pourra adopter.
Les effets à long terme d’un traumatisme crânien grave survenant chez l’enfant et l’adolescent, sont souvent sous-estimés. Or, la gravité des séquelles, notamment cognitives et comportementales, d’un traumatisme crânien augmente de façon inverse avec l’âge de la survenue du traumatisme. À travers le récit d’une psychothérapie d’un adolescent traumatisé crânien, il est proposé un cadre spécifique de travail psychothérapique pour les adolescents cérébro-lésés.
Au moment où les dysharmonies de l’enfant sont intégrées aux troubles du spectre autistique, il convient de questionner la place à leur accorder en psychopathologie. Ces enfants initialement fragiles, s’ils bénéficient d’une prise en charge très précoce, peuvent rattraper rapidement des difficultés de départ massives. Ceci souligne l’intérêt d’un repérage précoce de ces pathologies alliant les connaissances du développement, du fonctionnement psychique et des théories intersubjectives.
Adolescence, 2015, 33, 4, 779-788.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7