La polysémie des agirs adolescents est riche et plurielle. Il nous a semblé pertinent d’éclairer cette clinique singulière de l’acte adolescent par les apports de la psychosomatique et plus particulièrement les effets délétères de la perte d’une dynamique interne riche, au profit ou en contrepoint d’une explosion des conduites externalisées. Nous proposerons quelques idées finales autour du paradoxe d’une disruptivité dans un contexte de dépression essentielle adolescente où l’impulsivité cohabite avec l’errance.
Chez une grande adolescente psychosomatique, le symptôme auto-sadique de trichotillomanie condense les carences du Moi-corps et ses tentatives d’appropriation auto-érotiques. Ces blessures traumatophiliques répétées entretiennent, à des fins de survie, l’excitation d’une absence maternelle déniée dont les traces mnémoniques colonisent la mémoire du corps malade. L’enjeu thérapeutique est la reprise transféro-contre-transférentielle de la fonction homo- et auto-réflexive primitive.
Cet article est une invitation à la lecture du livre de M. Benyamin, Le travail du préconscient à l’épreuve de l’adolescence. Nous en présentons les axes majeurs de réflexion qui apportent au clinicien un éclairage très original et captivant sur le préconscient, mais aussi sur la psychosomatique et la psychanalyse de l’adolescence.
L’approche psychosomatique relève du grand écart. Il s’agit de parvenir à lier, d’une part l’approche médicale dont le fondement même est l’isolement et l’objectivation du symptôme, d’autre part le sujet, son histoire, ses peurs et ses demandes qui sont parfois complexes. À travers quelques observations cliniques, nous tenterons de dégager certaines particularités de cette prise en charge chez l’adolescent.
Le fonctionnement allergique est conçu par la théorie psychanalytique comme un aménagement psychopathologique, de nature spécifiquement régressive et labile, qui s’écarte considérablement des tableaux cliniques du « fonctionnement opératoire » décrit dans le champ psychosomatique.
Le cas clinique d’une post-adolescente asthmatique permettra de montrer, à partir d’une méthodologie qui couple entretiens cliniques et épreuves projectives, de quelle(s) manière(s) subtile(s) les « défenses allergiques », lorsqu’elles font partie des ressources de l’organisation psychique, peuvent servir à court-circuiter tout autant la confrontation à l’épreuve pubertaire que les renoncements psychiques du jeune adulte à la fin de l’adolescence.
À partir de la réactivation des problématiques génitale et pré-génitales, et de leur articulation mouvante à l’adolescence, sera discutée l’interface entre les déconvenues de l’aménagement névrotique et le recours à la solution allergique dans sa bivalence, à la fois mentale et somatique.
Chemin faisant, l’entrée dans la maladie allergique à l’adolescence pourrait être conçue, dans certaines constellations cliniques, comme une potentialité défensive relativement économique sur le plan psychosomatique, et abriter des asthmes paroxystiques, de pronostic plutôt favorable.
La clinique de l’éclosion allergique à l’adolescence permet d’interroger, et de mettre à l’épreuve de manière féconde, les liens intrinsèques que la théorie psychosomatique, souvent centrée sur l’enfant ou sur l’adulte, entretient avec la psychopathologie psychanalytique.
Je propose l’hypothèse d’une instance, le corps, qui se situerait entre le somatique et la psyché. Il serait un lieu de représentation tout autant qu’un concept limite, à la manière de la pulsion dont il fait le lit. Je le pense, avant tout, comme un instrument générateur de figurabilité. Grâce à son articulation avec le préconscient, il apporterait une potentialité transformatrice de l’excitation somatique. Cette potentialité, créée à l’intérieur de la relation narcissique avec l’objet primaire, subit des remaniements considérables avec l’avènement du pubertaire.
Dans le face à face d’un adolescent et d’un psychanalyste, le corps est un élément du discours mais aussi une donnée sensible et immédiate offerte au regard de l’autre, a fortiori lorsqu’il est question de tatouage, de piercing ou d’automutilation. Dans ces conditions, rester un psychanalyste-sujet implique une réponse indissociable de la construction d’une théorie sur le Corps.
L’auteur étudie un cas d’anorexie mentale masculine à travers un éclairage psychosomatique et la spécificité de la mentalisation. Est développée l’importance de la modulation des approches des soins en fonction de l’attention portée aux mouvements psychiques susceptibles de relancer l’activité mentale en lieu et place des conduites autodestructives.
Le thème de l’adolescence est abordé à la lumière de la théorie psychosomatique classique, avec des points de rapprochement théorico-cliniques. Les névroses de comportement à cet âge servent à protéger le soma, mais paradoxalement mettent la vie du sujet en danger, en symétrie avec les maladies progressives chez l’adulte. Par ailleurs, le déficit du travail d’adolescence est potentiellement générateur de maladies psychosomatiques graves, immédiates ou différées.
La dépression de l’adolescent est le dénominateur commun de la plupart de ces situations cliniques, comportant un potentiel de désinvestissement objectal et d’apparition de tableaux correspondant à la dépression essentielle de P. Marty. Cet article questionne le rôle de l’adolescence dans l’avenir psychosomatique du sujet.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7