La rencontre entre Famille et Soignants, en psychiatrie, est souvent d’emblée négativement connotée de part et d’autre. Peur, de la part des soignants, du déferlement émotionnel d’ambivalence et des doubles liens, perturbant une démarche diagnostique et thérapeutique classiquement fondée sur la séparation. Peur, pour la famille, de la malveillance accusatrice et culpabilisante qui a longtemps servi à la maintenir à l’écart de la construction thérapeutique.
Pourtant, une approche intégrative : « Thérapie pluri-partenariale » où chaque acteur impliqué doit découvrir ses propres ressources et interroger les mécanismes de sa propre cohérence psychique, présente des bénéfices certains, tant au plan du pronostic social du patient que de la prévention de pathologies secondaires induites par la souffrance de l’entourage… Encore faut-il travailler à éradiquer les préjugés du passé qui ont la peau dure et persistent, de façon sous-jacente, à empoisonner les relations naturelles entre des protagonistes inévitables de tout soin cohérent à visée intégrative et déstigmatisante.
L’épidémiologie psychiatrique soulève de nombreux problèmes : la nécessaire opérationnalisation de ce qu’est un trouble mental ; la conceptualisation de ce qu’est un facteur de risque ; etc. Ces problèmes ne sont pas entièrement solubles, mais ne sont néanmoins pas suffisants pour obérer toute récolte et interprétation de résultats dont certains sont présentés dans l’article.
Les polémiques suscitées par l’attrait grandissant de certains sites du Web sont d’autant plus passionnées que cet outil signe une réelle rupture dans la nature des investissements des nouvelles générations face aux anciennes. Le retournement des positions de transmissions identificatoires est un des avatars que génère l’invasion d’avatars au sein de la cellule familiale. Freud écrivit quelques mots sur le téléphone à l’époque de « Malaise dans la culture ». Qu’aurait-il pu dire de Second Life dans notre « Crise dans la culture » ?
Depuis juin 2007, une équipe médico-psychologique (UCSA-SMPR) intervient au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de la région Rhône-Alpes. Psychiatre et psychologue proposent de revenir sur cette expérience en questionnant la temporalité du soin et les enjeux spécifiques à ce cadre institutionnel. Quels sont les objectifs du soin ? Comment penser la place des soignants dans une structure d’enfermement où le soin serait souhaité comme « auxiliaire » du système répressif-éducatif ? Comment permettre une élaboration des agirs du sujet et de l’institution ? Voici une réflexion en cheminement qui est au cœur d’une pratique où l’identité professionnelle est souvent malmenée.
Adolescence, 2013, 30, 4, 869-879.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7