Archives par mot-clé : Prostitution

Julie Vanhalst, Élise Vandermarlière: adolescent prostitution and institutional control

Using experience in a center for adolescent girls who engage in prostitution, the authors offer some thoughts about what happened at the institutional level. They investigate the relationships between control, the institution and the social meta-framework, and suggest that the particular place of these adolescent attacks on the adolescent body be understood in relation to past traumatic experiences.

Adolescence, 2024, 42, 1, 87-99.

Julie Vanhalst, Élise Vandermarlière : prostitution adolescente et emprise institutionnelle

À partir d’une expérience d’accueil d’adolescentes ayant des pratiques prostitutionnelles, les auteures proposent une réflexion depuis ce qui s’est déployé sur la scène institutionnelle. Elles interrogent les rapports entre l’emprise, l’institution et le métacadre social et invitent à entendre la place particulière de ces attaques du corps adolescent en lien avec des expériences traumatiques antérieures.

Adolescence, 2024, 42, 1, 87-99.

DONARD VERONIQUE :THERESA OF LISIEUX OR THE SUBLIMATION OF MURDER INSTINTCS

This article approaches certain aspects of fantasmatic of Theresa of Lisieux at the time of her preadolescence and its puberty. It reveals psychic conflicts marked by death and violence, as well as by the strength of the oedipian affects and by an impossible sexuality. It tries to show that if the psychical reality of « little Theresa » is far from corresponding to the sweetened image that we are usually made, it reveals not less the quality of the work of the life instincts and the strength of a remarkable process of maturation which known how to transform gradually a pathological and mortiferous psychic organization into a dynamics turned to the life.

Annick Jullion : the practice of prostitution, an attempt to cure oneself ?

Accounts of prostitution behaviors make a point of mentioning the feverish need to act, to perform repetitive, compulsive sexual acts. Does one prostitute oneself in order to flee a painful psychical state, preferring the path of release through a magical act to that of affective overflow ?
Does one display oneself in drag on the streets or on cabaret stages in order to be admired, almighty, capable of getting anything ?
Is the sexual practice of prostitution an attempt at repairing a feeling that one’s identity is not secure ? When the narcissistic foundations are precarious, does prostitution come as an attempt at curing oneself ?

Viviane Dubol : prostitution, between bodily orifices and words, an experience of subjectivation ?

This article attempts a clinical reflection about the act of prostitution and the psychical stakes it puts into play. A review of the history of research hypotheses and important moments allows us to stress to what extent knowledge of the anamnesis and traumas is insufficient for understanding the destiny of prostitution. Listening to clinical cases led me to take into account the force of words that have the value of an injunction, such as the “ You’re just a prostitute ” or the “ I’m a prostitute ” constructed by the subject. It is within this context of sensitivity to words that the function of the “ fourth character ” was deployed, as a figure of the social female Other to whom the act of prostitution is addressed and what is at stake in it for the subject. In fact, and this is our working hypothesis, the erotology of some of the prostitute’s tricks would contribute to the construction of oneself through the auto-erotic experiences involving the bodily orifices and what psychoanalysis calls the little a object. What we describe of the “ symbolic trick ” suggests that love is not absent from such a process of subjectivation.

Annick Jullion : la pratique de prostitution, une tentative d’auto-guérison ?

Les récits de conduites de prostitution font état de besoin d’agir fébrile, d’actes sexuels répétitifs, compulsifs Se prostituer pour fuir un état psychique pénible, préférer la voie de la décharge à travers un acte magique plutôt que d’être débordé affectivement ?

En travesti sur les trottoirs ou exhibé sur la scène des cabarets être admiré, omnipotent, pouvoir tout se procurer ?

La pratique sexuelle de la prostitution tente-t-elle de réparer un sentiment d’identité mal assuré ? Sur des assises narcissiques précaires la prostitution intervient-elle comme tentative d’auto-guérison ?

Viviane Dubol : la prostitution, entre orifices du corps et mots, une expérience de subjectivation ?

Cet article se veut être une réflexion clinique sur l’acte de prostitution et les enjeux psychiques qu’il met en scène. Un retour sur l’histoire des hypothèses de recherche et des moments forts permet de souligner combien le repérage de l’anamnèse et des traumatismes est insuffisant pour comprendre le destin prostitutionnel. L’écoute de la clinique m’a amenée à prendre en compte la force des mots ayant valeur d’injonction comme le “ Tu n’es qu’une prostituée ” ou le “ Je suis une prostituée ” fabriqué par le sujet lui-même. C’est dans ce contexte de sensibilité aux mots que la fonction du “ quatrième personnage ” s’est déployée, comme figure d’un Autre social féminin à qui s’adresserait l’acte de prostitution et de ce qui s’y joue pour le sujet. En effet, et telle est notre hypothèse de recherche, l’érotologie de certaines passes participerait d’une construction de soi à travers des éprouvés auto-érotiques autour des orifices du corps et de ce que la psychanalyse appelle l’objet petit a. Comme l’indique ce que nous avons décrit de “ la passe symbolique ”, l’amour n’est pas absent d’un tel processus de subjectivation.

 

Véronique Donard : thérèse de lisieux ou la sublimation des pulsions meurtrières

Cet article aborde certains aspects de la fantasmatique de Thérèse de Lisieux lors de sa préadolescence et de sa puberté. Il met à jour des conflits psychiques marqués par la mort et la violence, de même que par la force des affects œdipiens et par une impossible sexualité. Il cherche à montrer que, si la réalité psychique de la « petite Thérèse » est loin de correspondre à l’image édulcorée que l’on s’en fait habituellement, elle ne révèle pas moins la qualité du travail des pulsions de vie et la force d’un remarquable processus de maturation qui sut transformer progressivement une organisation psychique pathologique et mortifère en une dynamique tournée vers la vie.

Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 667-684.