À travers le cas de Émétério, jeune schizophrène photographe de talent, l’auteur souhaite montrer l’importance des liens entre les impasses de la subjectivation du processus adolescent et l’émergence d’états psychotiques au sortir de cette période de l’existence. Dans le cadre psychothérapique, le travail artistique et le travail du rêve se rejoignent dans une tentative de représentation réflexive des processus psychiques en échec. L’analyse clinique porte plus spécifiquement sur la dialectique des processus dits « limites », oscillant entre création et effacement des limites différenciatrices en lien avec les hypothèses de G. Lavallée sur la rupture de la boucle réflexive contenante et subjectivante de la vision. L’auteur fait aussi l’hypothèse que les destins de ce travail de construction et de déconstruction suscitent un intérêt particulier des adultes à propos des rapports que tisse l’adolescent avec la création et la mort.
Adolescence, 2011, T. 29 n°1, pp. 135-145.