Commentant J. Lacan en tant que lecteur de Freud, l’auteur remarque chez l’un comme l’autre l’importance de l’idéal du moi à l’occasion de ce qu’ils nomment la « puberté ». Ce terme dénué de tout biologisme remplace chez eux notre moderne « adolescence ». C’est un avatar de ce processus que J. Lacan dénonce dans le déclenchement d’une psychose, à savoir l’impossibilité pour le sujet d’introjecter l’idéal du moi jusqu’alors projeté.
Devenir adulte impose la confrontation au second temps du conflit œdipien, dans une séquence qui implique la prise de distance avec les premiers objets d’amour et de haine. De la qualité du travail psychique sur le lien aux objets, tout au long des étapes qui vont de la latence à la post-adolescence, dépend l’issue de l’accès à l’âge adulte et aux processus de sublimation. Une recherche portant sur l’élaboration de la position dépressive à l’adolescence, à partir du Rorschach et du TAT, montre que cette élaboration ne devient possible qu’à partir de la grande adolescence.
L’auteur expose à la faveur d’un cas issu d’une évaluation et de plusieurs exemples, la difficulté des propos interprétatifs avec les adolescents.
L’importance des troubles signent davantage des processus adolescents eux-mêmes en cours, qu’une pathologie avérée. Elle contraint le thérapeute à la rigueur et à la prudence lors de ses interventions et interprétations.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7