The prescription of psychotropic drugs in adolescence is a medical act leading to reflection about what it means for both the adolescent and the prescribing physician. A new generation of psychotropes has upset the habits of prescribing physicians. Nosographic clinical practice must combine with psychopathological clinical practice, so that medication becomes a “tool of liberty” permitting the subject to grasp the “psychotropic” capacity of the medication, thanks to the “magic of words”.
La prescription de psychotropes à l’adolescence est un acte de soin induisant une réflexion en termes de significations pour l’adolescent et pour le prescripteur. Une nouvelle génération de psychotropes a bousculé les habitudes des prescripteurs. La clinique nosographique doit donc se conjuguer avec la clinique psychopathologique, afin que le médicament devienne « un outil de liberté » en permettant au sujet de se saisir de la capacité « psychotropique » du médicament, grâce à la « magie des mots ».
The aim of this article is to offer some thoughts about the place of the pharmacological prescription within the framework of the institutional treatment of children and adolescents who present severe psychological disorders. Far from being a simply technical approach, prescribing medication to an adolescent within an institution corresponds to the construction of a transitional space which is the fruit of the encounter between the adolescent and the staff. The action of the psychotropic drugs must be inscribed in the overall psychical economy of the subject, taking into account the relationship between medication and the question of dependence and the inevitable issues of mastery and control that this engenders in adolescence, which are amplified by the institutional setting. Lastly, it is important to emphasize that this problematic must not be seen as confined to the specific institution which receives the adolescent, but applies more widely to the different institutions and referents which deal with the adolescent in the perspective of a multi-focus treatment among institutions and a longitudinal and parallel conception of treatment.
L’objectif de cet article est de proposer quelques réflexions concernant la place de la prescription pharmacologique dans le cadre de la prise en charge institutionnelle d’enfants et d’adolescents présentant des troubles psychologiques sévères. Bien au-delà d’une approche simplement technique, la prescription en institution d’un médicament à l’adolescence correspond à la construction d’un espace transitionnel qui est le fruit de la rencontre entre l’adolescent et l’équipe. Il s’agit d’inscrire l’action des psychotropes dans l’économie psychique globale du sujet en tenant compte du rapport que le médicament entretient avec la question de la dépendance et avec les inévitables enjeux de maîtrise et d’emprise qu’elle génère à l’adolescence amplifiés par le cadre institutionnel. Il est important de souligner enfin que cette problématique ne doit pas se limiter seulement à l’institution spécifique qui accueille l’adolescent mais bien plus largement au niveau des différentes institutions et référents qui s’occupent de l’adolescent dans une perspective de prise en charge pluri-focale entre institutions et une conception longitudinale et en parallèle des soins.
Adolescence, 2009, T. 27, n°3, pp. 769-777.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7