Depuis l’émergence du numérique, les représentations classiques de la sexualité se sont déplacées sur la toile. Ainsi, le porno est apparu, avec ses images de plus en plus trafiquées. Aujourd’hui, enfants et adolescents se retrouvent sans filtre face à ces images, parfois traumatiques. Comment les réseaux sociaux traitent-ils ces images pour les protéger ? Quelles sont les évolutions du porno ? Que penser de l’émergence du #porn sur les réseaux, au regard de l’entrée dans le monde adulte ?
M’appuyant sur la clinique de deux adolescents manifestant une crise œdipienne exacerbée en lien avec des perturbations précoces de la relation à l’objet primaire, le recours à la pornographie dans ses représentations et/ou dans sa pratique correspond à un processus défensif vis-à-vis de la menace traumatique de l’attirance incestueuse à l’égard de la mère et vis-à-vis de la relation génitale qui implique les enjeux de la relation à l’autre. Cette sexualité régressive et défensive concerne beaucoup d’adolescents, à des degrés divers, au début de la crise d’adolescence.
Nous nous proposons d’analyser la catégorie de l’“ obscène ” en le définissant comme une fonction, jouant dans l’espace de la relation à l’Autre et de la rencontre des regards un rôle de régulation et de parade en son double sens : exhibition et évitement d’une attaque.
L’adolescent, dans son rapport à la scène pornographique, questionne en même temps qu’il voile le corps de l’Autre, ressenti comme pôle d’attraction mais aussi de menace.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7