Dans le cadre du placement judiciaire d’un enfant/adolescent, l’élaboration d’une mise à distance peut permettre d’éventuels remaniements psychiques chez lui mais aussi au sein de sa famille et amener des modifications concernant sa place symbolique dans la structure familiale. Ce travail psychique spécifique, prenant appui sur une mise à distance physique, se trouve modifié à l’ère du numérique par l’interférence des gradients de présence qu’amènent les possibilités de communication à distance.
L’adoption silencieuse relève d’un contrat à plusieurs acteurs : l’enfant placé, l’assistante familiale, l’institution et les parents. L’origine de cette adoption se fonde, d’une part, sur un besoin pour l’enfant de mettre à distance le sentiment de culpabilité à l’égard d’un meurtre parental qu’il pense avoir agi et, d’autre part, sur un effet de résonance qui réactualise une blessure mal ou non élaborée chez l’adulte. La dimension narcissique y est prévalente.
Adolescence, 2016, 34, 4, 717-731.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7