La phobie scolaire de l’adolescent s’accompagne d’une angoisse si massive que l’inhibition en résultant constitue un obstacle à l’accès à la vie fantasmatique du patient. La conduite souvent associée de claustration à domicile nous oriente vers le fantasme archaïque de Claustrum développé par D. Meltzer. Il s’agit d’une forme d’indentification projective intrusive qui contrarie le conflit œdipien en s’opposant au processus de différenciation. Nous déployons ces notions à travers un cas clinique.
Avec la puberté, le vécu temporel se conflictualise et sort de la linéarité infantile. Ce processus se voit entravé par la survenue d’une phobie scolaire à l’adolescence, sans signe annonciateur antérieur. La pulsionalité y semble aussi gelée que le temps figé. S’y retrouve une quête d’immuabilité propre aux syndromes autistiques. Ici l’effet d’après-coup au lieu d’ouvrir à la temporalité réveille une faille des origines.
L’auteur illustre combien les résistances parentales peuvent faire le lit de la psychopathologie de l’adolescent. L’exposé d’une situation problématique de suivi thérapeutique permet de rappeler quelques principes concernant la prise en charge des familles. Il propose de penser la phobie scolaire comme un syndrome post- traumatique plutôt que comme une histoire névrotique, mais insiste sur le poids, dans le développement de l’adolescent, des idéaux infantiles parentaux non introjectés.
Adolescence, 2014, 32, 3, 464-479.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7