Archives par mot-clé : Philippe Gutton

Philippe Gutton : Processus homosexuels de puberté

Après avoir étudié la découverte de l’homosexualité de Mishima dans La confession d’un masque, l’auteur rappelle le développement de la sexualité humaine en ses deux temps. Il distingue ensuite à la puberté les homosexualités engagées dans la clinique du breakdown et les homosexualités ordinaires (ou névrotiques) qui retiennent surtout son propos. Il y interroge la théorie de l’éprouvé de la complémentarité des sexes et travaille la notion de contingence de l’objet partiel et total. Le choix génital serait moins affaire d’érotique que d’emprise. La souplesse des transactions pubertaires intrique homo et hétérosexualité de telle sorte que l’auteur se demande si ce qui règle le choix ultérieur n’est pas sa capacité d’intégrer (ou mieux ou plus mal) les investissements sadoso-masochistes. La théorie s’explicite par des exemples cliniques. Elle tient compte de l’évolution actuelle des idées concernant les minorités sexuelles.

Philippe Gutton : retournement, renversement

Le renversement en son contraire et le retournement sur la personne propre sont les mécanismes archaïques  de base de la subjectivation en particulier pubertaire, travaillant sur un matériau que Green résume sous le nom de “ passivation ”. Pour ce faire, une tiercéité humaine spécifique est requise. La clinique de “ l’adolescent-soldat ” est paradigmatique de l’organisation dans laquelle, en l’absence de cette tiercité, la bipolarité traumatique, (victime-bourreau, abusé-abuseur) se répète à l’identique.

Philippe Gutton, Marie-Christine Aubray : entre nous

Le concept de lien est défini à partir des processus tertiaires travaillés par Green. Le “ nous ” approche intersubjectale, élargit cette définition. L’usage des termes de psychopathologie et psychothérapie du lien est plus clair. Un raisonnement clinique est en suite, proposé par Marie-christine Aubray.

 

Philippe Gutton : esquisse d’une théorie de la génitalité

Le texte comprend trois parties. L’archaïque génital est un concept réexaminé. Il est installé comme processus primum movens du pubertaire. La subjectivation ou adolescens prend origine dans les premiers mécanismes gérant les éprouvés originaires : investissement, désinvestissement, contre-investissement. Les concepts de refoulement et de répression originaires sont particulièrement étudiés dans les avatars de la construction de la scène pubertaire. La clinique dite du breakdown est théorisée de façon renouvelée. Une étude de la fonction onirique à la puberté reprend par la clinique les processus en jeu.

 

Philippe Gutton : souffrir… pour se croire

 

L’automutilation serait un appareil de croyance venant panser la grande difficulté à croire en sa propre construction subjectale. Appareil simple s’il vise à monter des scenari sadomasochistes au modèle hystérique. Plus complexe lorsqu’il remplit une mission fétichique transitoire. Dramatique sont ces conduites dans les effondrements narcissiques pubertaires.

Philippe Gutton : “ ruer dans les brancards ”

L’occasion de ce numéro d’Adolescence est en fait de renouveler discrètement une réflexion, concernant les conditions des rencontres entre adolescents et psychanalystes. La rue est le signifiant choisi aujourd’hui pour réfléchir sur l’ajustement des cadres à l’évolution culturelle. En outre, la rue n’est pas seulement un lieu où s’effectue une ouverture de la clôture familiale : thème de la cure. Elle est un espace-temps de subjectivation “ entre pairs ”, soumis à la “ loi du pairage ”.

Philippe Gutton : le virtuel et ses conduites

 

Le Virtuel pubertaire (avec un grand “ V ”) serait formulation du réel lacanien, lors de la métamorphose pubertaire. Les conduites virtuelles des adolescents l’éviteraient avec quelques risques en visant néanmoins cette aspiration profonde. Distractions, elles reflètent une aliénation par l’image et ses techniques dont serait néanmoins attendu un travail de subjectivation. Le faux pourrait avoir de l’avantage dans la quête du vrai.

Philippe Gutton : la trace pubertaire

L’expérience pubertaire est installée a une place centrale dans la cure d’adulte. Elle constitue la trace à partir de laquelle le rêve et le travail psychique adolescens se développent. Lui affirmer-confirmer une valeur innovante pour la retrouvaille de la sexualité infantile inspire les images oniriques et dans la foulée la subjectivation adolescente. Ce point de vue justifie les interventions visant à déconstruire les théories infantiles phalliques dont le caractère rigide est susceptible d’empêcher, d’étouffer le pubertaire.

Philippe Gutton : adolescence démasquée

Les positions « communément désignées comme perverses » (Freud) sont rarement des aménagements transitoires durables définitifs du pubertaire. L’auteur plaide en faveur d’une origine pubertaire des perversions. Elles relèvent d’un déni de l’altérité précisément telle qu’elle se symbolise dans le « personnage tiers » ou sujet parental de transfert présidant ordinairement à l’adolescence. Il en résulte la répétition d’une génitalité brute (ou de ses dérivés : addiction, certains troubles des conduites alimentaires et violences), non élaborée faisant alliance avec la pulsion d’emprise. L’émancipation du Surmoi soumet l’adolescent au Surmoi collectif et aux idéologies qui le confrontent et le jugent.

Philippe Gutton : parentalité

Le concept psychodynamique de parentalité se distingue de celui de parenté travaillé par les médecins et les anthropologues. Il définit un travail psychique original que l’auteur situe comme processus de création. L’expérience de parentalité se développe tel le narcissisme primaire à partir d’un incréable archaïque énigmatique pour s’engager dans la conflictualité œdipienne ; création dans laquelle la filiation et l’affiliation sont en jeu. Le travail individuel est incité et limité par l’expérience du couple géniteur et par l’enfant lui-même engagé dans son auto-création originale. La parentalisation tierce a pour mission de se dégager de la conflictualité fantasmatique et en action afin de poser dans le quotidien des conduites et des discours, la question de l’inconscient de chacun des membres de la famille et du groupe familial.