The clinical treatment of cult-induced alienation shows that the latter has to do with impasses of identification in adolescence. The deferred-action of the cult instrumentalizes, within the logic of incestual control, the subject’s narcissistic weaknesses, responding with perverse seductiveness to his demand for recognition.
In the context of neo-liberalism and the collapse of social meta-frameworks, the disavowal of generational difference provokes a crisis in cultural transmission at school by avoiding the conflictual nature of Oedipal conflicts and attacking psychical and cultural organizers. Adolescent suffering, violence and transgression should be understood as symptoms and consequences of the political idealization of perversion and of regression to the infantile in the socio-historical situation.
Il s’agit dans cet article de mettre en avant ce qu’il en est pour des écrivains comme Yukio Mishima et Hervé Guibert de l’émergence de leur homosexualité durant leur adolescence et le récit qu’ils en font. Il apparaît d’emblée comme une mise en acte fantasmatique de la scène pubertaire, mêlant inceste, abjection et fascination pour l’horreur.
Ce texte interroge la question du devenir de la scène pubertaire et de l’importance des forces pulsionnelles activées par une intensité sensorielle et perceptive que mettent au premier plan à travers leur écriture autobiographique les deux écrivains. Par ailleurs, l’article propose de distinguer ce qu’il en est de la perversion et plus précisément de la question d’une construction perverse.
Philippe Roth, dans son œuvre marquée par une formidable créativité et un humour éblouissant, présente des héros aux prises avec des difficultés psychopathologiques qui entravent singulièrement leur vie amoureuse : leur désir est souvent marqué par l’errement, l’inconstance voire l’inconsistance, et leur sexualité par un besoin de contact sensuel insatiable. Le conte métaphorique Le sein (1972), qui s’inscrit dans la lignée des métamorphoses, amène à réfléchir, à travers la transformation du héros David Kepech en sein, sur le fantasme (ou la perversion) tabou mais fréquent de la possibilité de vivre une jouissance toujours renouvelée et illimitée. Dans La Bête qui meurt (2004), le même héros parvient, au prix d’une profonde réorganisation psychique, à abandonner sa chère liberté inconditionnelle et sa constante recherche du plaisir érotique ; il accède à une véritable relation amoureuse où l’Autre peut réellement être aimé dans une dimension sexuelle et affective.
L’adolescence est un temps privilégié de révélation de l’aménagement pervers. Nous proposons de l’illustrer à partir des « Mémoires de l’abbé de Choisy habillé en femme » (1687-1695), que J. Lacan invitait à lire. Articulée à l’imaginaire maternel, la pratique travestiste de Choisy témoigne d’un démenti de la castration et de l’identification du sujet au phallus. De par le maintien d’une phallicisation du pénis, où le fétiche domine, la nouveauté pubertaire se trouve désavouée et le Féminin non figuré. Seule une stratégie fétichiste a pu répondre pour lui au décès de la mère.
Aborder le fantasme comme théorie de l’adolescence permet d’interroger comment le moment adolescent du fantasme est révélateur de l’orientation dans les différentes structures cliniques du sujet en devenir. Il s’agira ici plus spécifiquement de la refonte du fantasme dans la perversion au travers de quelques œuvres de P. Klossowski. Nous repartirons de différents personnages (Octave, Antoine, le jeune Ogier et enfin Actéon) issus de différentes œuvres pour illustrer comment il y a un arrêt sur images dans le fantasme pervers qui rend le montage de ce dernier en quelque sorte inopérant. Il demeure une mise en scène répétitive et ennuyeuse.
Une perversion ne peut exister que de sa disjonction avec le rapport sexuel. À partir d’un cas de voyeurisme-exhibitionnisme, nous développerons l’étude de cette père-version comme une suppléance au défaut d’une harmonie supposée de la relation entre les sexes, grâce à la production d’un signe, le phallus, qui présentifie le Sujet à travers le regard de l’autre sexe. La concordance avec une inhibition à agir une séparation avec l’objet maternel dé-montre la dépendance de cette version a-sexuée du coït à la carence d’une intervention d’un père réel dans le champ de la castration symbolique.
L’expert judiciaire est fréquemment confronté aux butées du pubertaire et à ses aménagements transitoires de type pervers.
Certains éléments cliniques permettent de faire un pronostic par rapport à l’éventualité d’une stabilisation de ceux-ci. Mais, dans tous les cas, la prudence s’impose pour l’expert quant au diagnostic de perversion.
À la lumière d’un cas clinique au sein d’un service d’hospitalisation pour adolescents, il s’agit de montrer en quoi les scarifications servent deux mouvements psychiques consécutifs : rattacher au masochisme cruel vise à la décharge d’une tension inélaborable s’originant dans un traumatisme réel effracteur survenu durant l’enfance ; permettre l’actualisation du traumatisme via la mise en place de scénarios pervers (en particulier exhibitionnistes) au sein des mouvements transférentiels dans le service. Paradoxalement, cette utilisation de l’acte-symptôme dans un contexte pervers s’offre comme relance des processus de symbolisation et de subjectivation face aux risques de désorganisation psychique.
L’auteur envisage l’analyse de cette question en abordant, en premier lieu, deux écueils du clinicien : la difficulté à parler de structure psychique chez l’adolescent étant donné la mobilité de son fonctionnement mental ; l’association de certains aspects de la crise d’adolescence avec une relance de la phase perverse polymorphe infantile. En deuxième lieu, il étudie trois situations cliniques spécifiques : les mouvements défensifs de nature perverse ; les perversions sexuelles et morales qui se manifestent à cet âge ; les liens pervers où un adulte pédophile, incestueux, corrupteur ou pervers-narcissique prend comme objet un adolescent, qui devient sa victime-complice.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7