The movements at work in the therapy of a young adolescent girl who suffered a sudden breakdown symptomatic of anorexia nervosa during the lockdown illustrate the roots of this pathology’s psychic imprisonment: the struggle against excitations, the suppression of affects, and the hampering of fantasy elaboration, like a body frozen in its psychosexual development. The activity of representation can once again take place with help from the transference dynamic, which re-actualizes perceptions and feelings.
Les mouvements à l’œuvre dans la thérapie analytique d’une jeune adolescente présentant une brutale décompensation symptomatique d’anorexie mentale pendant le confinement, illustrent les ressorts de l’enfermement psychique de cette pathologie : lutte contre les excitations, répression des affects et entrave à l’élaboration fantasmatique, à l’image d’un corps gelé dans son développement psychosexuel. C’est en appui sur la dynamique transférentielle réactualisant perceptions et éprouvés que l’activité de représentation peut se déployer de nouveau.
The 2018 publication of S. Ferrières-Pestureau’sLa violence à l’œuvre (Violence at work) provides a spot-on illustration of the way that art at different times periods has taken up what exceeds the various declensions of the human body that translates its violence. The author of this article relates major events of western history to the pictorial representations that either interpreted or provoked them, noting new perceptions of violence arising from the body.
La parution en 2018 de La violence à l’œuvrede S. Ferrières-Pestureau, tombe à pic pour souligner la façon dont l’art s’est saisi à différentes époques de ce qui excède les diverses déclinaisons du corps humain qui en traduisent la violence. L’auteure s’attache ici à rapprocher les évènements majeurs de l’histoire occidentale des transformations picturales qui en furent soit les interprétations, soit les provocations, en attestant des nouvelles perceptions de la violence qui surgissent des corps.
The body participates intimately in psychical life, particularly during adolescence. Corporal references are upset and the psychical apparatus works at reformulating its representations of a body that has become pubescent.
In our practice of hospital treatment, we offer group therapy using corporal (or psycho-motor) mediation inscribed around corporal feelings, including the dimensions of sensations, emotions and fantasy. The set-up that we offer enables a therapeutic approach aimed at identifying sensations and putting them into words, then elaborating the perceptions associated with them, while maintaining a setting whose structure is supposed to offset the risk of narcissistic collapse associated with the lifting of certain kinds of splitting.
In light of what is called the clinical treatment of borderline states, the author investigates some notions inscribed within the relations between body and psyche, such as perception, the sensory, sensuality, representation, emotion, affect and auto-eroticism.
Particular importance is given to the place occupied by infantile sensuality in connection with the establishment of auto-eroticism, insofar as sensuality is most often confused with the sensory. These notions still represent a large part of the difficulties psychoanalytical research encounters today. They maintain a narrow relation with the drives’ sphere of influence, but the opposition that has often been asserted to exist between the sensorial-perceptive and the intellectual can no longer be defended.
Le corps participe intimement à la vie psychique, particulièrement à l’adolescence. Les repères corporels sont bouleversés et le psychisme travaille à la reformulation de ses représentations d’un corps devenu pubère.
Dans notre pratique clinique hospitalière, nous proposons un travail groupal à médiation corporelle (ou de psychomotricité) qui s’inscrit autour du ressenti corporel incluant les dimensions des sensations, des émotions et du fantasme. Le dispositif que nous proposons permet une approche thérapeutique visant à identifier et mettre en mots des sensations puis à élaborer les perceptions qui y sont associées, tout en maintenant un cadre dont nous supposons que la structure prévient les risques d’effondrement narcissique liés à la levée de certains clivages.
À la lumière de la clinique dite des états limites, l’auteur interroge un certain nombre de notions qui s’inscrivent dans la relation du corps et de la psyché, telles que perception, sensorialité, sensualité, représentation, émotion, affect et autoérotisme.
Une importance particulière est donnée à la place qu’occupe la sensualité infantile en lien avec l’instauration de l’autoérotisme, dans la mesure où la sensualité est le plus souvent confondue avec la sensorialité. Ces notions représentent encore aujourd’hui une grande part des difficultés que rencontre la recherche psychanalytique. Elles entretiennent un rapport étroit avec la mouvance pulsionnelle, mais l’opposition souvent affirmée entre le sensorio-perceptif et l’intellectuel ne se justifie plus de nos jours.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7