À la “ libération sexuelle ” des années soixante succèdent, de nos jours, des phénomènes sociaux équivoques : propagande pour l’homosexualité, traque de la pédophilie, hantise du harcèlement sexuel. En fait, à la libération s’est parfois substitué un militantisme ignorant du véritable sens de la “ théorie sexuelle ” de Freud, et en particulier d’une idée émise par lui dès 1895, à savoir que certains symptômes névrotiques résultent de l’“ isolation ” et de l’“ exagération ” des éléments constitutifs de l’acte sexuel “ normal ”.
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Stephan Wenger : aurélie, le couple « perversion » – psychose pubertaire
Aurélie est envahie depuis sa puberté par des fantasmes pédophiles et sadiques ; après avoir été contenus pendant des années dans l’imaginaire, ils viennent d’être mis en acte. En parallèle, tout ce qu’elle présente en séance et ailleurs est d’une labilité inflexible ; ses caractéristiques psychopathologiques témoignent d’une menace de désorganisation psychotique récurrente et la situent dans le registre d’une psychose pubertaire. Cette vignette clinique offre l’opportunité d’une discussion de l’articulation entre « perversion » et psychose pubertaire.
Corinne Gauthier-Hamon: pédophiles et maltraitances transgénérationnelles
C’est en rencontrant François, jeune homme élégant de trente-cinq ans, venu me demander une analyse car il savait que j’avais écrit un livre sur la pédophilie, qu’un éclairage nouveau m’est apparu sur ces pratiques pédophiliques dont nous avions effectivement longuement parlé dans un ouvrage précédent, mon collègue Roger Teboul et moi-même. (Entre père et fils. La prostitution homosexuelle des garçons, Paris, PUF, 1988.)
Si, à l’évidence, dans de nombreux cas de pédophilie, nous retrouvons des deux côtés, c’est-à-dire, aussi bien pour l’adulte que pour l’enfant, des situations carentielles et maltraitantes, il m’a semblé qu’un trait supplémentaire unissait pédophiles et enfants, à savoir, non seulement l’existence mais aussi la transmission transgénérationnelle d’une ou de plusieurs formes de maltraitances, certes physiques mais également psychiques, beaucoup plus pernicieuses.
C’est cet aspect des choses que j’aborderai dans un premier temps à partir de l’histoire de François, comparée aux histoires cliniques antérieures, avant de questionner l’impact de ces maltraitances dans la constitution du psychisme avec ses différents aspects psychopathologiques.
Mais aussi, la maltraitance ne peut manquer d’évoquer la problématique de l’inceste avec sa nécessaire transmission transgénérationnelle en l’absence d’intervention thérapeutique, ce qui ouvre un champ d’investigation complémentaire.
Enfin, pouvoir remettre en perspective un « choix » pédophilique avec une histoire émaillée de maltraitances, souvent non reconnues comme telles, donne un argument supplémentaire pour réfuter l’incurabilité des pédophiles et l’inévitable reproduction de la pédophilie pour les enfants victimes.
Adolescence, 1998, T. 16 n°1, pp. 295-307.
Sophie De Mijolla-Mellor : Le fantasme de pygmalion
L’objectif de cet article est de tenter de faire lien entre la relative banalité du fantasme d’emprise qu’illustre le mythe de Pygmalion et la folie du prédateur pédophile captivé par des traits minimes qu’il esquisse au passage de certaines pré-adolescentes. Il va se donner un droit parfois illimité sur cet objet qui incarne son fantasme mais celle sur qui tombe son choix n’a pas d’autre réalité pour lui que l’apparence qu’il lui donne. Elle devient un fétiche vivant qu’il va modeler à sa manière et dont la fonction principale est de lui permettre de continuer à ignorer sa haine des femmes et sa rivalité indépassable avec la mère qui, elle, peut mettre au monde des enfants.
Ce texte réunit plusieurs perspectives hétérogènes : la question esthétique du lien entre le créateur et son œuvre, la question psychosociologique et historique interrogeant la norme générationnelle dans la relation amoureuse, et surtout la question psychopathologique, éthique et juridique
Adolescence, 2008, T. 26, n°4, pp. 817-840.