À partir du récit de la mère d’un adolescent parricide, nous proposons plusieurs hypothèses quant aux aspects les plus saillants des mobiles inconscients du meurtre. Le lien parent-enfant teinté d’incestualité se révèle source d’indifférenciation et de confusion avec les objets, provoquant un sentiment d’impersonnalisation mélancoligène, source de violence. Dans ce contexte, le meurtre apparait également comme une tentative de « faire origine » dans un contexte transgénérationnel trouble.
Cet article se propose d’analyser l’expression de la haine contre le père, fréquemment rencontrée aussi bien dans la clinique qu’en dehors d’elle chez les adolescents contemporains. S’il est vrai qu’un récit manifeste peut renvoyer à des contenus latents divers et que les conditions mêmes des cures d’adolescents n’autorisent pas toujours le dévoilement des couches les plus profondes de l’inconscient, il reste, dans le prolongement de la démarche de Freud quant à la question du parricide, que la prise en compte d’œuvres littéraires est une voie privilégiée pour rendre compte de cet affect.
With Meurtres dans la famille (Murders in the Family), Florian Houssier analyzes the necessity of the primal link between infanticide, parricide and fratricide, unconscious desires, which are organizing and subversive elements in the family bond that oblige the adolescent to elaborate its transforming function.
Avec Meurtres dans la famille, Florian Houssier analyse la nécessité du lien originaire entre l’infanticide, le parricide et le fratricide, désirs inconscients qui constituent les éléments organisateurs et subversifs du lien familial propres à astreindre l’adolescent à en élaborer la fonction transformatrice.
Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 745-752.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7