Cet article cherche à montrer que la notion de parentalité émerge dans le contexte d’une évolution historique où le lien social tend à s’auto-reproduire, au-delà des systèmes traditionnels de parenté. Ceci doit être mis sérieusement à la discussion, dans la mesure où risquerait d’être oubliées la conception psychanalytique du conflit pulsionnel œdipien et la centralité de l’interprétation du transfert dans la cure analytique. Une première partie envisage les modalités actuelles du « malaise dans la culture » ; sont ensuite étudiés certains avatars de la subjectivation cas-limites qui se rationalisent dans un discours sur la parentalité. En conclusion, parentalité et parenté sont dialectisées grâce à une mise en perspective anthropologique.
Archives par mot-clé : Parenté
Philippe Gutton : parentalité
Le concept psychodynamique de parentalité se distingue de celui de parenté travaillé par les médecins et les anthropologues. Il définit un travail psychique original que l’auteur situe comme processus de création. L’expérience de parentalité se développe tel le narcissisme primaire à partir d’un incréable archaïque énigmatique pour s’engager dans la conflictualité œdipienne ; création dans laquelle la filiation et l’affiliation sont en jeu. Le travail individuel est incité et limité par l’expérience du couple géniteur et par l’enfant lui-même engagé dans son auto-création originale. La parentalisation tierce a pour mission de se dégager de la conflictualité fantasmatique et en action afin de poser dans le quotidien des conduites et des discours, la question de l’inconscient de chacun des membres de la famille et du groupe familial.