L’auteur examine les conditions de la transmission, en explorant à travers une histoire clinique les prérequis de celle-ci : l’écart entre les générations, la capacité de faire face à la perte et à l’altérité, la mise en route d’un processus exogame, l’organisation d’une tiercéité.
Pour ce couple franco-ivoirien, pris dans une grande solitude sociale et élaborative, être parents se vivait douloureusement, dans un métissage traumatique qui réclamait un espace transculturel. Cet espace a permis de penser les parcours de vie de chacun, la migration, la confrontation des représentations culturelles (relatives aux enfants, la parentalité, la conjugalité…), mais aussi les liens et les places au sein de la famille.
La sexualité des adolescents est devenue l’objet de toutes les attentions : il paraît essentiel, aujourd’hui, d’en prévenir les conséquences fâcheuses, au rang desquelles la grossesse occupe une place de choix. Or la métamorphose des adolescents en virtuels procréateurs et la maternité sont justement des sujets de prédilection dans les séries américaines qui leur sont destinées. La fonction procréatrice féminine y est présentée comme un phénomène parasitaire potentiellement mortel, force démoniaque qui menace l’humanité. Le héros rédempteur est féminin et sa trajectoire est comparable à un rite d’initiation.
L’auteur tente, à travers ce travail, de repérer les lieux de conflits de la parentalité dans le contexte migratoire. Il met l’accent sur la dimension intra et intergénérationnelle de ces conflits ainsi que sur l’absence de traces à partir desquelles les parents pourraient entrer en résonance avec l’adolescence de leurs enfants. Il cherche à dégager ces conflits du cadre restreint de l’intra-psychique, pour les inscrire dans un cadre plus global, interpersonnel, interpsychique qui inclut l’impact de l’environnement professionnel et social. Il propose les consultations thérapeutiques parents/adolescents, ouvertes sur le Réseau, comme une alternative au travail de remaillage de la parentalité et des fonctions parentales.
Les problèmes liés à l’adolescence ou la fin d’adolescence se posent en terme de parentalité chaque fois que des parents prennent rendez-vous au sujet de leur enfant. Dans ces cas, il semble important que les interventions thérapeutiques tiennent compte de ce qui se joue à la fois au plan des psychismes individuels et dans la relation entre les différents protagonistes. Une étude critique de ce mode d’intervention est présentée, concernant notamment la position du ou des thérapeutes en référence au concept de résonance défini par Elkaïm.
L’expérience clinique de l’animation de groupes de parole pour parents d’adolescents ouvre sur une réflexion qui, partant de la dynamique groupale et de ce qui s’y sédimente, permet de formuler un éventail d’hypothèses concernant l’impact psychique que produit chez le parent l’accès de son enfant à l’adolescence. Le groupe est ici envisagé comme lieu possible d’ouverture et de symbolisation où les protagonistes se questionnent et opèrent un travail psychique commun sur ces implications
Les êtres humains ont une compétence naturelle à élever des enfants, sinon l’humanité n’existerait plus. Il est vrai cependant que l’évolution sociale récente rend cette fonction plus complexe sinon plus difficile. La libéralisation de la société occidentale a fait perdre en partie un certain consensus sur les règles éducatives qui s’interposait en tiers entre les désirs des parents et ceux des enfants. Cette perte, bénéfique à bien des égards, a l’inconvénient de susciter un rapproché de type incestuel entre les partenaires et de favoriser un investissement narcissique entre eux, brouillant les limites. Ce qui différencie l’enfant et l’adolescent est alors ce qui échappe au désir des parents c’est-à-dire tout ce qui est de l’ordre de l’opposition, de l’insatisfaction, de la provocation et potentiellement de la destructivité. « Ça c’est moi » peut dire le jeune parce que cela met l’adulte en échec et dans l’impuissance et permet au jeune d’échapper à l’angoisse d’abandon parce qu’il inquiète et à l’angoisse de fusion et d’intrusion que pourrait susciter le plaisir partagé.
Il ne faudrait pas cependant que cette invitation faite aux parents à « comprendre » leurs relations émotionnelles avec leurs enfants les paralyse dans leur action et dans leur spontanéité et renforce une situation d’attente à l’égard des enfants auxquels il serait demandé de dicter leur éducation à leurs parents, dont ils prendraient en quelque sorte la place. Il apparaît plus favorable de libérer leur confiance en leur capacité d’être parent tout en les dissuadant de vouloir tout contrôler et de se culpabiliser dès qu’une difficulté surgit ; Par contre toute difficulté durable qui empêche le jeune de se nourrir de ce qui est nécessaire à son développement et renforce ainsi une dépendance pathogène à l’adulte et la nécessité de s’opposer pour se différencier au détriment du développement de ses compétences appelle à la fois une limite ferme posée par les parents au comportement destructeur et une ouverture à des tiers pour sortir de la confrontation stérile.
La parentalité peut être considérée comme un processus, en grande partie inconscient, qui partirait de fondements archaïques, primordiaux et aboutirait à la mise en place d’un lien social. Elle permet, en évitant le risque d’un système de lien parasitique, le développement des partenaires en interrelations, la triangulation œdipienne et la construction d’une identité sexuée. Au niveau le plus organisé, le processus de parentalité favorise l’accès, par la sublimation, à la socialisation et à la créativité.
Cet article cherche à montrer que la notion de parentalité émerge dans le contexte d’une évolution historique où le lien social tend à s’auto-reproduire, au-delà des systèmes traditionnels de parenté. Ceci doit être mis sérieusement à la discussion, dans la mesure où risquerait d’être oubliées la conception psychanalytique du conflit pulsionnel œdipien et la centralité de l’interprétation du transfert dans la cure analytique. Une première partie envisage les modalités actuelles du « malaise dans la culture » ; sont ensuite étudiés certains avatars de la subjectivation cas-limites qui se rationalisent dans un discours sur la parentalité. En conclusion, parentalité et parenté sont dialectisées grâce à une mise en perspective anthropologique.
Le concept de parentalité est discutable car il ne prend pas en compte la différence entre les crises parentales maternelles et paternelles spécifiques que traverse chacun des deux parents à l’occasion d’une naissance. Le contenu de ces crises est décrit dans ses grandes lignes.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7