Archives par mot-clé : Paradoxe

Paola Carbone : à propos de la subjectivation et des processus tertiaires

Les processus tertiaires et la subjectivation sont abordés à travers un autre couple de termes : traduction et paradoxe. La traduction invite à exercer une tiercéité particulière, à devenir un agent de liaison potentiel entre le sens et la signification ; le paradoxe pousse le Sujet au-delà de l’emprise du Moi et de sa logique dichotomique, non pour la nier mais pour avancer de façon innovante vers une troisième topique.

Adolescence, 2024, 42, 2, 237-244.

Le temps de demain. Institution, environnement

Dans cet article est abordée la manière dont les adolescents imaginent l’avenir en regard du présent, et s’approprient le temps à travers les problèmes actuels liés à l’environnement. À partir de deux vignettes cliniques, les auteurs cherchent à montrer comment les adolescents appréhendent la fin d’un monde : un rapprochement est opéré entre planète et institution. Quelles sont leurs capacités à se projeter, en fonction des transmissions et de leurs possibilités de les transformer ?

Adolescence, 2021, 39, 1, 111-124.

Sylvie Le Poulichet : du trauma à la passion : quand le corps se fait question

Pour des adolescents dont l’histoire est marquée par de nombreux traumas dès la naissance, il arrive qu’une entrée en Passion – par analogie avec les souffrances du Christ avant et pendant sa crucifixion – constitue une solution. À travers le cas clinique d’une adolescente anorexique, ce texte montre comment la mise en Passion des traumas permet de mettre en scène l’histoire de morts réelles ou annoncées et comment le corps se fait question à l’autre, réouvrant la question fondamentale du désir.

Adolescence, 2015, 33, 1, 47-59.

Nicole Jeammet : Edith Stein ou de l’emprise à l’abandon de soi

Cet article voudrait combattre les idées reçues sur “ l’expérience mystique ” et voudrait la resituer dans l’histoire de celui qui la vit pour en montrer la possible créativité ; après avoir évoqué “ le buisson ardent ”, c’est l’histoire d’Edith Stein qui est interrogée pour essayer de montrer comment sa rencontre avec le Christ, si elle récapitule les expériences faites, lui ouvre un avenir, en permettant d’accéder à une autre appréhension du monde : des conflits restés jusque-là insolubles trouvent dans l’aire des paradoxes une résolution possible, permettant de réduire les clivages et de passer de la contrainte d’une relation d’emprise à une autre, où se découvre la vérité humaine de l’abandon.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 117-129.

Odile Falque : mystique du quotidien avec etty hillesum

La mystique, on ne peut pas en parler et on ne peut pas ne pas en parler. Elle consiste à rester dans l’illusion et la tension des paradoxes particulièrement la vie-la mort, à travers une reprise des processus d’adolescence qu’Etty Hillesum situe à partir de la puberté. Celle-ci renvoie à l’originaire et il s’agit d’en sortir. C’est tout l’enjeu de sa rencontre avec son psychologue, Julius Spier, rencontre tout d’abord érotisée, dans la transgression, puis idéalisée et sublimée, dans la découverte à la fois de la capacité d’être seul, de penser, de rêver, de prier, pour tous deux, chercheurs de Dieu.

L’expérience mystique s’enracinerait autour de la jouissance, la transgression et la mort.

“ Mystique du quotidien ” peut se dire dans l’économie psychique du sujet dans des mouvements d’hyperinvestissement libidinal, de désinvestissement et de réinvestissement dans la réalité du quotidien, qui apporte une énergie renouvelée, pour elle l’approfondissement et l’élargissement de l’espace psychique et spirituel, le souci des autres, la mission à accomplir et le témoignage à porter.

Tel a été le cheminement d’Etty Hillesum, mystique restée “ en marche ” vers la mort, la survie, à suivre dans son Journal, Une vie bouleversée, écrit entre 1941 et 1943, d’Amsterdam à Auschwitz.

Adolescence, 2008, T. 26, n°1, pp. 23-39.

Philippe Jeammet : les rites à l’adolescence

Les rites d’initiation sont caractéristiques de l’adolescence et parmi les plus fortement organisés qui soient, mettant en jeu le corps et tout ce qui tourne autour de la sexualité. Les rites correspondent à un aménagement des menaces qui pèsent sur le sujet et sur le groupe. Ils sont faits pour soutenir le sujet et  l’intégrer dans le monde des adultes. Ils doivent par leur ambiguïté même répondre à cette situation paradoxale, d’être soi-même demandeur de ce que les autres en fait imposent. Ils permettent une co-création par le groupe et l’individu d’un espace commun de médiation. Ils évitent ainsi la violence potentielle de la confrontation narcissique des territoires. Ils s’expriment par l’agir mais ouvrent la voie à une confiance partagée, fondement de la symbolisation.

Adolescence, 2010, T. 28, n°3, pp. 645-653.