L’objectif de cet article est d’appréhender comment le groupe, dans une perspective psychanalytique, joue un rôle central dans la traversée adolescente. Il va soutenir le processus de désinvestissement des relations familiales infantiles à coloration incestueuse, et permettre de se tourner vers des choix d’objets extra-familiaux. Le groupe et l’investissement souvent massif de celui-ci à l’adolescence permettent, in fine, de devenir soi et de nourrir le travail de subjectivation.
À travers l’évocation de deux patients sourds, ce texte propose de réfléchir à la subjectivation du handicap à l’adolescence. Ce processus semble étroitement lié à la capacité de l’environnement à accueillir le désir d’autonomie et l’altérité de l’enfant, à le laisser rencontrer de nouveaux objets d’amour et également des pairs. Cette condition permet au sujet de passer d’un corps potentiellement à réhabiliter à un corps désirant et d’intégrer le handicap comme partie de son être et de son histoire.
Adolescence, 2016, 34, 3, 499-510.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7