Parce que le Moi ne peut être qu’une image projetée du sujet à travers ses multiples représentations, ses diverses “ vêtures ”, il ne peut se soutenir imaginairement que par l’Autre, le regard de l’Autre. Le vêtement et sa problématisation à l’adolescence sont une manière de se ressaisir du regard de l’Autre, à la recherche renouvelée (comme un après-coup du stade du miroir) de l’assentiment, de la confirmation de son image du côté de l’Autre. C’est ainsi que le rapport de l’adolescent au vêtement peut être conçu comme un temps nécessaire de recombinaison des regards, afin de construire ce que nous nommons du visage, au cœur de la difficile rencontre des regards. Aussi proposons-nous de penser le vêtement comme le lieu d’un processus de “ visagéification ” qui affecte sujet et objet, processus par lequel se rejoue et se dialectise le croisement des regards.
Archives par mot-clé : Olivier Ouvry
Olivier Ouvry : l’énigme du féminin côté femme
À travers des exemples cliniques, est abordée la question du Féminin du côté des femmes. La question de “ qu’est-ce que “ la ” femme ? ”, classique du côté des hommes, s’avère partagée aux membres des deux sexes, notamment par les femmes qui se retrouvent en position sexuelle subjective masculine.
Un parallèle entre les quatre positions définies par le croisement des deux positions sexuelles subjectives et des deux sexes anatomiques, et les quatre discours définis par J. Lacan est tenté en fin d’article pour montrer en quoi rien ne peut se dire de la position de la femme.
Olivier Ouvry : désir de clinique
Notre propos est, à travers une tentative de clarification des termes de parano et de paranoïa à l’adolescence, de montrer l’articulation possible d’une approche logique, introduite par l’approche structurale, avec le mouvement même du processus adolescent. Cela se centre sur la notion de « case vide », telle qu’elle peut se retrouver dans les notions de Féminin et de réel pubertaire.
Les principes théoriques du structuralisme, la théorisation analytique du pubertaire et la nosologie psychiatrique seront repris, avec pour objectif, au-delà de sa complexité apparente, d’articuler un ensemble de données pour les rendre co-intelligibles.
Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 627-640.
Olivier Ouvry, Eric Bidaud : dysmorphophobia, pubertary process and adolescent process
Dysmorphophobic fears refer to apprehensions about what a position sexually differentiated as either masculine or feminine can evoke regarding a commitment that cannot be maintained in others’ eyes. Starting with the conviction that a shameful negativity is contained within an imaginary hole in the body, the adolescent boy or girl feels excluded from social interplay and from all registers of seduction, and takes refuge in this outcast condition, thus « taking a vacation » from the trials of sexual difference. Also, the whole problematic of veiling situates the adolescent towards what we could call his « re-visagification », a necessary response to his questioning within the field of the exchange of gazes.
In this article, we will define a path which may be traced along a circle whose two ends do not come together, but which form an ascending spiral: the starting point is the real of the body, the initial evidence of the pubertary process, experiences as the Other sex (the Feminine), then the experience of shame, of dysmorphophobia, and of the creation of the aesthetic object for covering up that experience of emptiness.
revue Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 801-818.