Après avoir rappelé les différents axes de la filiation selon J. Guyotat, auxquels peut désormais s’adjoindre l’axe narratif (B. Golse, M. R. Moro), et après avoir resitué la question de la bisexualité psychique au regard des précurseurs de la différence des sexes, ce travail propose quelques réflexions et illustrations cliniques quant à l’agressivité des adolescents en lien avec l’identité et la filiation narrative d’une part, et avec la bisexualité psychique des parents adoptifs d’autre part.
Le travail groupal avec médiations peut soutenir la symbolisation dans les soins aux adolescents vulnérables. Comme dans le psychodrame, le dispositif d’un groupe « trouvé/créé » – ici avec des jeunes d’un hébergement thérapeutique – et le support de la narrativité (cartes, histoires fantastiques, récit imagé et partagé) peuvent mobiliser une dynamique d’interfantasmatisation et déjouer ainsi la violence d’incorporats traumatiques qui sidèrent les processus d’adolescence.
Ce travail montre, à partir d’une observation, la place que peut prendre l’abord familial des modes de fonctionnement limite à l’adolescence. Cette place n’est envisageable qu’après une nécessaire clarification du contexte lorsque de nombreux professionnels sont engagés dans la situation. Le modèle de l’attachement, la prise en compte de la réalité relationnelle, et l’engagement actif du thérapeute sont des éléments déterminants.
Les situations des mineurs isolés étrangers sont paradigmatiques des difficultés que les professionnels peuvent traverser lorsque les parents sont absents. Le travail clinique requiert précisément de faire exister les parents dans le récit, en nous basant sur la capacité du jeune à se narrer pour construire une adolescence métissée entre deux mondes. Nous illustrons ces propos par deux vignettes cliniques issues de consultations individuelles dans une Maison des Adolescents, en présence d’un interprète.
Variation autour de l’article de Freud sur le Sentiment de l’éphémère, ce travail insiste sur l’importance de l’affect de nostalgie dans la constitution de l’activité mentale. S’identifiant au plaisir nostalgique de la mère en train de rêver, l’enfant introjecte un plaisir d’évocation et de mise en narration de son expérience, indispensable à l’investissement de son fonctionnement psychique et du travail de deuil qui lui est corrélé.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7