Les auteurs interrogent les spécificités du double dans son articulation à la figure du héros, depuis certains mythes et dans le roman familial des névrosés. Deux visées sont explorées : le « double héroïque » comme ordonnancement du désir incestuel sororal et fraternel ; et la construction d’un « roman sororal et fraternel » par le sujet adolescent, articulant amour et haine auprès des figures érotisées de la sœur et du frère cadets.
Un phénomène culturel au croisement des interrogations sur le virtuel et l’adolescence pourrait être l’engouement de ces derniers pour les marques.
Comme l’image, la marque, équivalent contemporain de la mythologie, serait à la fois un objet et une relation. Cela modifierait la perspective de son étude, particulièrement en ce qui concerne les liens que les adolescents entretiennent avec elle.
L’objectif de cet article est de tenter de faire lien entre la relative banalité du fantasme d’emprise qu’illustre le mythe de Pygmalion et la folie du prédateur pédophile captivé par des traits minimes qu’il esquisse au passage de certaines pré-adolescentes. Il va se donner un droit parfois illimité sur cet objet qui incarne son fantasme mais celle sur qui tombe son choix n’a pas d’autre réalité pour lui que l’apparence qu’il lui donne. Elle devient un fétiche vivant qu’il va modeler à sa manière et dont la fonction principale est de lui permettre de continuer à ignorer sa haine des femmes et sa rivalité indépassable avec la mère qui, elle, peut mettre au monde des enfants.
Ce texte réunit plusieurs perspectives hétérogènes : la question esthétique du lien entre le créateur et son œuvre, la question psychosociologique et historique interrogeant la norme générationnelle dans la relation amoureuse, et surtout la question psychopathologique, éthique et juridique
Michael Jackson figure une adolescence éternelle, rejoue le scénario d’une individuation pénible et inaccessible. Ses métamorphoses se font l’écho des transformations psychiques et physiques des jeunes pubères. Son mythe fortement imprégné de ruptures généalogiques, évoque un personnage en prise avec un puissant désir d’auto-engendrement. Son polymorphisme maximise les possibilités identificatoires des adolescents, et sa médiagénie favorise son appropriation sur le mode de la revendication sociale. Sa capacité à incarner la toute-puissance le place comme un formidable support de projection, faisant écho aux désirs narcissiques des jeunes.
Le rite est un objet au carrefour des champs de l’anthropologie et de la psychanalyse. Nous serons attentif à souligner ce qui le différencie de l’habitude ou de la répétition. Le rite est un passage et une expérience. S’il est rite de passage, alors il permet des changements d’altérité et aussi de relier le sujet à la loi sexuelle et à la mythologie collective.
L’adolescence occidentale, qui tend à se généraliser de par le monde, développe des tendances à des ritualisations nouvelles à mesure que les encadrements symboliques entre rite et mythe tendent à se disjoindre. L’auteur pose la question des fonctions psychiques de la ritualité à l’adolescence.
L’adolescence est souvent considérée comme un passage. Or, dans toutes les cultures, des façons de régler et de réguler les difficultés de passage d’un statut à un autre – dont le passage adolescent – sans trop d’angoisse pour les novices et pour les adultes déjà initiés, existent.
Dans nos sociétés dites modernes, complexes et métissées le risque pour les adolescents de se perdre et de rester en marge semble plus grand.
Nous voudrions clarifier les notions de rites de passage et en rappeler la définition et les fonctions à partir de l’apport d’A. Van Gennep.
Cet article se propose d’examiner les mesures « néolibérales » qui ont conduit ces derniers temps à une forte inflexion de la Justice des mineurs, et en particulier à une négation des processus d’évolution des adolescents et du travail d’accompagnement.
Adolescence, 2013, 30, 4, 815-822
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7