De notre point de vue, la résurgence des processus d’adolescence dans la cure d’adulte ne serait pas simplement une modalité de fonctionnement régressif, défensif, mais plutôt une modalité de fonctionnement toujours active pouvant être issue de fonctionnements hautement secondarisés. L’hypothèse étant qu’on ne répète jamais, au sens propre du terme, à l’identique, mais qu’on conjugue avec notre modalité d’être actuelle. Ce qui se modifie vraiment c’est ce passage du grandir à vieillir. Le fonctionnement adulte doit passer par le filtre de l’adolescence mais pas seulement en ce qu’il implique le filtre de la sexualisation génitalisée, mais aussi une organisation temporelle incluant la mort.
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Myriam Boubli, Brigitte Efrat-Boubli : la parentalité : un processus, hors confusion des langues, favorisant la croissance psychique
La parentalité peut être considérée comme un processus, en grande partie inconscient, qui partirait de fondements archaïques, primordiaux et aboutirait à la mise en place d’un lien social. Elle permet, en évitant le risque d’un système de lien parasitique, le développement des partenaires en interrelations, la triangulation œdipienne et la construction d’une identité sexuée. Au niveau le plus organisé, le processus de parentalité favorise l’accès, par la sublimation, à la socialisation et à la créativité.
Myriam Boubli : l’identité adhésive à l’adolescence, réaction au second choc esthétique ?
L’arrivée de la puberté confronte les adolescents à un second conflit esthétique et donne une seconde chance à la réélaboration de l’identification adhésive. Cette régression partielle ou majeure peut réactiver des noyaux autistiques qui, s’ils sont élaborés favorisent le développement grâce à la constitution d’un contenant psychique des contenus émotionnels. Dans le cas où la réélaboration de l’identité adhésive et celle du conflit esthétique ne peuvent se faire conjointement, l’adolescent peut basculer du côté pathologique : addictions diverses, défenses schizoïdes ou/et autistiques. Le passage de la bidimensionnalité à la tri voire quadri dimensionnalité ne peut s’organiser.
Myriam Boubli : Du même, trop semblable, à la petite dissemblance dans la quête de l’altérité
Il s’agit, de montrer et d’analyser, deux mouvements de sexualisation à l’adolescence et leurs aléas. Le premier mouvement psychique, chaste, « courtois « , est la condition sine qua non du second. Il favorise lareconnaissance et l’élaboration des émotions, l’émergence d’une pensée personnelle et l’acceptation de l’altérité. Durant ce premier mouvement psychique, l’illusion quasi délirante d’appartenir aux deux sexes est peu à peu abandonnée grâce à l’expérience amoureuse qui utilise le partenaire, double un peu dissemblable, pour se dégager des parents œdipiens. À l’aide de cette expérience émotionnelle, l’adolescent modifie ses liens à ses objets d’identification et d’amour, prend conscience de certains de ses modes de pensée.
Le second mouvement, élargit la capacité à apprendre par expérience, l’insight, l’acceptation de l’altérité, rend possible l’intimité sexualité génitale stable et épanouissante grâce à l’intégration de la bisexualité psychique.