Resituant le remords en lien avec la pulsion scopique et la castration maternelle, selon les travaux de Bonnet (Le remords. Psychanalyse d’un meurtrier), cet écrit tente de cerner l’évolution de cet affect, et notamment son intrication dans le processus de l’adolescence. L’hypothèse que le remords, en tant qu’angoisse d’effroi, peut sous certaines conditions, pousser à l’acte, sera développée, s’étayant sur le cas d’un patient ayant commis un meurtre immotivé en fin d’adolescence. Au travers de la reconstruction de l’enfance et de l’adolescence de ce patient, il s’agit de souligner comment la haine, les remords infantiles issus des relations précoces mère-enfant ne seront contenus lors de la période adolescente que par des réponses autodestructrices, errances pathologiques, toxicomanie… Ces solutions invalidées par l’impasse pubertaire mèneront le sujet, “ hanté ” par les imagos maternelles, jusqu’à l’acte meurtrier.
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David Le Breton : Sur les massacres perpétrés par des adolescents dans leur école
Les jeunes tueurs des établissements scolaires sont loin de répondre à un style psychologique commun, les uns sont décrits comme sociables, d’autres comme solitaires. Certains vivent dans des familles unies, d’autres dans des familles divorcées ou séparées. Un ensemble de traits sociologiques les rassemble : l’accomplissement d’un rite de virilité quand plus rien d’autre ne les valorise, l’impossibilité de s’identifier aux autres, une haine farouche qui leur tient lieu d’affiliation au monde.
Adolescence, 2011, T. 29 n°2, pp. 325-337.