À l’occasion d’une consultation pour une exploration respiratoire où je reçois Ali en tant que médecin, ce jeune homme de vingt-cinq ans va me raconter son mal être et sa peur du sida. Du fait de la mise en oeuvre du dispositif de » l’instant de dire « , de cette position éthique qui consiste à écouter Ali en référence à la méthode analytique, la mise à plat des signifiants m’a amenée à rapprocher sa peur du sida de celle de son frère Saïd, point nodal du réseau associatif de son discours. Au sein d’une médecine techno-scientifique de plus en plus déshumanisante, la psychopathologie clinique et la psychanalyse ont vocation à restaurer la fonction et la valeur éthiques de la maladie et du soin.
Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 143-146.